La grande déception de la FDT, de la CDT et de l’UMT après le troisième round du dialogue social tenu ce mardi à Rabat augure de tensions qui risqueraient de marquer la célébration du 1er Mai. « On peut dire que le dialogue social a échoué. Rien de concret n’a été réalisé », a déclaré d’emblée Abderrahman El Azzouzi, secrétaire général de la FDT dans une déclaration à Libé.
Lors du premier round tenu le 15 du mois dernier, ces trois centrales syndicales avaient affirmé que la finalité du dialogue social avec le gouvernement n’était pas d’échanger des points de vue, mais devait déboucher sur des engagements clairs et des résultats tangibles avant la fête du travail.
Après la réunion de ce mardi, ces trois centrales syndicales se sont senties plus déçues que jamais par les piètres résultats obtenus. Le gouvernement Benkirane s’est contenté de faire des promesses concernant l’augmentation des salaires de certaines catégories de fonctionnaires qui perçoivent moins de 3000 DH.
«C’était seulement une promesse. On ne sait pas si le gouvernement va l’honorer, car nous sommes habitués à ce que l’Exécutif ne tienne pas parole », a souligné le secrétaire général de la FDT.
Il a également affirmé que le gouvernement n’avait avancé aucune proposition concrète concernant le SMIG, ni la mise en application de l’accord signé entre les centrales syndicales et le gouvernement Abbas El Fassi le 26 avril 2011. D’autant plus que certaines dispositions dudit accord n’ont aucun impact financier sur le budget de l’Etat, mais dépendent d’une volonté politique de la part du gouvernement.
« Les trois centrales souhaitent des engagements clairs et écrits noir sur blanc concernant l’ensemble des revendications avancées dans le mémorandum adressé au chef du gouvernement en février dernier », a affirmé El Azzouzi. Et d’ajouter que la FDT, la CDT et l’UMT ont mis en garde contre toute décision qui pourrait être prise par le gouvernement sans leur accord. Elles la considèreront comme «unilatérale», faisant allusion à tout discours que le ministre de l’Emploi et des Affaires sociales pourrait prononcer à la veille du 1er Mai pour annoncer éventuellement des propositions ou des mesures prises par le gouvernement.