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Mardi soir, sur l’émission de débat politique «Hiwar», que diffuse en direct Al Oula, l’Istiqlalien Abdallah Bekkali s’est fait fort de rappeler que l’agence Maghreb Arabe Presse est un établissement public «qui vit grâce aux impôts que paient les citoyens marocains ». Une manière de signifier que la MAP appartient à tous et pas seulement à une tendance politique. «A l’Istiqlal, nous rendons hommage au travail de la MAP, à ses journalistes, à ses services extérieurs. Cette agence de presse est un service public et à ce titre elle doit faire preuve d’une égalité de traitement entre les citoyens, les partis, les syndicats. Mais ces derniers mois, nous avons remarqué son penchant pour une partie déterminée. Ceci ne représente pas un danger pour l’Istiqlal mais pour l’équilibre de toutes les institutions publiques qui doit nécessairement être préservé. Le règne de Mohammed VI est celui de la construction de l’Etat des institutions», a déclaré à Libération celui qui est secrétaire général de la Jeunesse Istiqlalienne.
Dans les bonnes grâces de la MAP…
D’une chapelle politique à l’autre, ils sont nombreux à relever, non sans amertume, que le Parti authenticité et modernité est dans les bonnes grâces de la MAP. Très régulièrement, les activités du parti que préside Mohamed Cheikh Biadillah sont sur le fil. «L’agence de presse est tenue de faire montre de professionnalisme. Ce qui entraîne qu’elle doit traiter l’information selon son importance et en toute neutralité. En fait, il faut qu’il y ait une vraie actualité politique. Il ne s’agit pas de couvrir n’importe quelle activité partisane de second ordre. On ne doit pas suivre partout une formation politique hyperactive et sous prétexte qu’elle est sous les feux de la rampe. Le reproche est aujourd’hui fait à la MAP mais il doit également être fait aux partis politiques qui doivent créer l’événement », soutient l’Usfpéiste A. Jmahri.
C’est exactement ce que pense Abdelilah Benkirane, le secrétaire général du PJD. Le leader islamiste le dit haut et fort : l’agence Maghreb Arabe Presse doit se comporter «avec professionnalisme, éthique et neutralité». «La MAP doit donner l’exemple en s’intéressant davantage aux préoccupations des citoyens. Ce faisant, l’agence attirera l’attention des pouvoirs publics mais aussi des partis politiques. Pourquoi laisser le champ libre à une télévision comme Al Jazeera, la MAP pourrait bien parler des tracas et soucis des Marocains ».
Les partis aussi ont des reproches à se faire
Attention, l’agence de presse créée par Mehdi Bennouna revient de loin depuis son étatisation. La MAP a été pendant longtemps, trop longtemps, le porte-parole du pouvoir. Amine Sbihi, membre du conseil national du PPS, fait partie de ceux qui ne sont pas près de l’oublier tout en s’interdisant de faire un procès à l’agence de presse officielle. Depuis une dizaine d’années, explique-t-il, des changements ont été introduits, surtout au niveau du pluralisme dans l’information traitée et du travail professionnel effectué par ces bureaux à l’étranger. «Mais en même temps, la plus belle femme au monde ne peut donner que ce qu’elle a. Le Maroc est en plein processus d’évolution. Nous n’avons pas encore trouvé nos marques. Nous revendiquons tous le fait que la MAP doit devenir une agence professionnelle et indépendante. Les acteurs politiques qui font aujourd’hui des reproches à la MAP n’ont qu’à interroger leurs partis sur leurs méthodes de communication. Beaucoup de formations politiques ne communiquent pas. Dès lors, il devient difficile de reprocher à l’agence de presse nationale de ne pas couvrir leurs activités », fait valoir A. Sbihi.
La polémique partis politiques-agence de presse officielle ira-t-elle en s’amplifiant? Les prochains jours le diront. En attendant, les questions se bousculent. Quel traitement la MAP compte-t-elle faire des activités partisanes ? Et quelle conception aura-t-elle de l’actualité politique, quelle que soit sa provenance? Autant d’interrogations toujours sans réponse.