La France, l’Espagne et le Portugal placés dans la liste B

Sur les réseaux sociaux, la nouvelle a été fraîchement accueillie


C.E
Mardi 13 Juillet 2021

La nouvelle est tombée comme un couperet. Réuni dimanche dernier, le comité interministériel dédié à la crise sanitaire actuelle a pris une décision aussi inattendue qu’incomprise. A savoir : ajouter trois nouveaux pays, et non des moindres, à la liste B, en l'occurrence la France, l’Espagne et le Portugal. Cette modification apportée est d’autant plus problématique du fait que les deux premières nations citées accueillent la grande majorité de la diaspora marocaine installée sur le Vieux Continent. En somme une véritable épine dans le pied. Car faire passer la France, l’Espagne et le Portugal de la liste A à la B, ne sera pas sans conséquence sur les futurs visiteurs du Maroc, quand bien même sont-ils en possession d’un pass vaccinal. A l’instar des 78 autres pays composant ladite liste, les voyageurs en provenance de ces pays à destination du Royaume sont désormais dans l’obligation de fournir un test PCR négatif de moins de 48h à la date d’entrée sur le territoire national. Qu’ils soient vaccinés ou pas. Autre règle en vigueur, outre satisfaire un test PCR négatif de moins de 48h, les passagers non vaccinés sont dans l’obligation de signer une déclaration sur l’honneur, pour un confinement de 10 jours, ainsi qu’un bon d'échange (voucher) confirmant le paiement d’un des hôtels désignés par les autorités marocaines pour le confinement en question. Dans un cas comme dans l’autre, on doute que les personnes projetant de voyager au Maroc sautent de joie. Loin de là. Qui plus est celles dont le vol est prévu en ce début de semaine. De toute évidence, ils n’auront pas le temps de satisfaire la condition du test PCR négatif. Sur les réseaux sociaux, la nouvelle a été fraîchement accueillie. Surtout qu’il est difficile d’y trouver une quelconque forme de logique. En effet, depuis le 15 juin, la France, l’Espagne et le Portugal faisaient partie de la liste A. Et d’un coup, ils sont rétrogradés, avec les contraintes que cela implique. Certes, le variant Delta progresse à vive allure en Europe, et dépasse 51% des infections en France, avec 4596 nouveaux cas enregistrés le 10 juillet, mais demander un test PCR négatif à des personnes vaccinées, quasiment un mois après l’ouverture des frontières marocaines interroge sur les motivations du comité interministériel et apporte un peu d’ombre sur l’efficacité des vaccins. D’ailleurs, dans ce sens, plusieurs laboratoires se mobilisent pour lutter contre les mutations du virus, et jettent un pavé dans la mare en avançant l’hypothèse d’une modification des vaccins. Ils estiment qu’il faudrait 100 jours pour obtenir un nouveau vaccin en cas de nécessité. Pis, Pfizer commence doucement mais sûrement à instiller dans les esprits l’éventualité d’une troisième dose pour ne pas subir de plein fouet les mutations du nouveau coronavirus. Maintenant, le tout est de savoir si cette hypothèse émise par Pfizer est de nature commerciale ou purement sanitaire. Une dose en plus, c’est des milliards supplémentaires dans l’escarcelle des labos. Une chose est sûre, les autorités sanitaires nationales s’arment de prudence en renforçant les restrictions des voyageurs en provenance des pays où le variant Delta est majoritaire. Du moins en attendant de plus amples informations sur l’impact du variant indien sur les vaccins. Un principe de prudence où les contradictions sont légion, mais vaut mieux prévenir que guérir. 

Ces pays qui ont choisi d'imposer la vaccination

L' obligation vaccinale contre la Covid-19, en débat dans plusieurs pays dont la France, gagne du terrain dans le monde face à la progression du variant Delta. Elle vise le plus souvent des populations ciblées, comme les soignants. Cette obligation pour les professionnels de santé fait partie des mesures sur lesquelles doit trancher un conseil de défense exceptionnel lundi matin à l'Elysée. L'obligation vaccinale pour tous les adultes est rare: - Tadjikistan: l'agence officielle tadjike a publié un décret gouvernemental obligeant tous les citoyens de plus de 18 ans à se faire vacciner, sans donner de détails supplémentaires et sans préciser dans quelles conditions l'obligation allait être appliquée. - Turkménistan: ce pays reclus d'Asie centrale, qui est un des rares au monde à n'avoir déclaré aucun cas de Covid-19, a annoncé le 7 juillet qu'il rendait la vaccination obligatoire pour "toutes les personnes de plus de 18 ans sans contre-indications médicales". - Vatican: une note en date du 8 février a rendu obligatoire le vaccin pour les habitants du plus petit Etat au monde et les employés qui y travaillent. Les sanctions peuvent aller théoriquement jusqu'au licenciement pour les récalcitrants. Plusieurs pays ou territoires ont instauré l'obligation vaccinale pour certaines catégories de population: - Italie: un décret-loi du 25 mai oblige les médecins et personnels de santé à se faire vacciner contre la Covid-19, sous peine de ne plus pouvoir exercer au contact de personnes. Cette obligation a été attaquée en justice par 300 soignants italiens et une audience est prévue le 14 juillet. - Royaume-Uni: le gouvernement a annoncé le 16 juin qu'il allait rendre obligatoire la vaccination complète contre le coronavirus pour toutes les personnes travaillant dans les maisons de retraite anglaises, y compris le personnel non-médical comme les coiffeurs, esthéticiennes et bénévoles qui devront avoir été complètement vaccinés d'ici octobre s'ils veulent continuer à y travailler. La mesure doit encore être approuvée par le Parlement. - Russie: si le président Vladimir Poutine s'oppose à une obligation au niveau national, le maire de Moscou a décrété le 16 juin la vaccination obligatoire des employés du secteur des services. Quelque 60% d'entre eux, soit deux millions de personnes environ, doivent être vaccinés d'ici au 15 août. Depuis, d'autres entités locales, dont Saint-Pétersbourg et sa région, ont pris des mesures similaires. - Kazakhstan: le pays a ordonné le 1er juillet la vaccination obligatoire de la plupart des employés qui ont des contacts avec d'autres personnes. Ceux qui refusent l'injection se verront interdire d'interagir avec les clients ou avec d'autres personnes. - Fidji: l'archipel du Pacifique a rendu obligatoire la vaccination des employés du public comme du privé. Les fonctionnaires devront prendre des congés s'ils n'ont pas reçu leur première injection au 15 août et risquent d'être renvoyés si la deuxième ne leur est pas administrée avant le 1er novembre. Dans le privé, les employés devront avoir reçu leur première dose au 1er août. - Etats-Unis: la ville de San Francisco a annoncé fin juin qu'elle allait demander à ses quelque 35.000 employés de se faire vacciner contre la Covid-19, sous peine de sanctions disciplinaires pouvant aller jusqu'au licenciement. Cette exigence ne prendra toutefois effet que lorsque les vaccins auront été complètement approuvés par l'agence américaine des médicaments (FDA). Par ailleurs, plus de 150 employés d'un des plus grands hôpitaux du Texas ont été licenciés ou ont démissionné après avoir refusé de se faire vacciner comme l'établissement l'avait exigé. Certains employés avaient porté plainte contre l'hôpital mais la plainte a été rejetée. Dans certains pays, l'obligation n'est pas formelle mais les restrictions pour les non-vaccinés sont telles qu'elles s'apparentent à une quasi-obligation: - Arabie saoudite: le royaume a annoncé le 18 mai que la vaccination serait obligatoire à partir d'août pour entrer dans les établissements gouvernementaux et privés, y compris les lieux d'enseignement et de divertissement, ainsi que dans les transports en commun. Seuls les employés vaccinés dans les secteurs public et privé pourront retourner sur leur lieu de travail. - Pakistan: depuis le 1er juillet, la province du Baloutchistan, dans le sud-ouest du Pakistan, interdit aux personnes non vaccinées d'entrer dans les services publics, les parcs, les centres commerciaux et les transports en commun. Ailleurs dans le pays, les fonctionnaires de la province du Sind qui refusent d'être vaccinés ne seront plus payés, tandis que la province du Penjab a menacé de couper le téléphone à ceux qui refuseront l'injection.


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