La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a tancé le gouvernement Benkirane en l’exhortant à se préoccuper de la situation de la liberté de presse et à protéger les journalistes contre les abus plutôt que de zieuter seulement les habits des femmes journalistes.
Cette position a été exprimée lors de la réunion de la Commission exécutive de la FIJ tenue les 28 et 29 juin à Bruxelles après qu’elle a pris acte du rapport présenté par Mounia Belafia, membre du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) et présidente de la Commission du genre au sein de la FIJ et dans lequel elle a mis en lumière les attaques répétitives du gouvernement à l’encontre des femmes journalistes. En atteste le cas de Khadija Rahali qui a été victime d’une attaque verbale de la part du ministre chargé des Relations avec le Parlement, Habib Choubani, au prétexte qu’elle portait des “habits indécents”. Selon un communiqué de presse rendu public par le SNPM, le rapport de Mounia Belafia a fait état également des attaques contre les médias et quelques programmes télé que le ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi, a accusé de vouloir transformer la télévision marocaine en un "bordel du Mexique". Ledit rapport souligne, par ailleurs, les déclarations du chef du gouvernement selon lesquelles “les foyers marocains se sont éteints lorsque les femmes sont entrées dans la vie active”. Selon la Commission exécutive de la FIJ, les déclarations et les comportements des ministres et responsables du PJD constituent “une grave atteinte à la dignité de la femme journaliste et des femmes en général”. La FIJ a, par ailleurs, appelé le gouvernement à respecter ses engagements en matière d’égalité des genres et de droits de l’Homme et de cesser d’instrumentaliser l’image de la femme pour justifier une politique et une vision rétrogrades. La FIJ a, par ailleurs, appelé le gouvernement à s’attaquer aux vrais problèmes du secteur médiatique (liberté de la presse, indépendance des médias, service public, protection des journalistes contre les agressions des forces de l’ordre) au lieu de se focaliser sur les habits des femmes journalistes ou sur l’image de la femme véhiculée par les télévisions.