Le drame des 15 Subsahariens qui ont trouvé la mort par noyade au large du préside occupé de Sebta, le 6 du mois courant, continue de faire couler beaucoup d’encre.
Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), principal parti d’opposition, a appelé à la constitution d’une commission parlementaire pour enquêter sur les circonstances de la mort de ces immigrés, a affirmé le quotidien El Pais. Les socialistes espagnols ont proposé cette mesure, sachant pertinemment que le Parlement ne l’adoptera pas vu que le Parti populaire y dispose de la majorité absolue.
Selon le PSOE, les vidéos de ce drame contredisent les déclarations du directeur général de la Guardia civil, Arsenio Fernández de Mesa, et du délégué du gouvernement à Sebta et confirment que les immigrés qui «luttaient pour arriver à la côte ont été ciblés par des balles antiémeutes». Le groupe parlementaire du parti de la Gauche unie (Izquierda unida, parti d’opposition) est allé dans le même sens en appelant, lui aussi, à la constitution d’une commission d’enquête pour élucider les circonstances de la mort de ces immigrés.
A noter que le Parti populaire a fait avorter, ce jeudi, une tentative de l’opposition parlementaire de démettre de ses fonctions le ministre de l’Intérieur, Jorge Fernández Díaz.
Ce dernier, précise-t-on, s’est entretenu en tête à tête avec son homologue marocain, Mohamed Hassad en marge d’une réunion entre les ministres de l’Intérieur du Maroc, de la France, de l’Espagne et du Portugal tenue à huis clos jeudi à Paris. Il a, dans ce sens, proposé à son homologue marocain une série de mesures visant à mettre fin aux assauts des immigrés sur Sebta et Mellilia.
A en croire les médias espagnols, le responsable espagnol aurait ainsi proposé «un mécanisme coordonné qui permet la dévolution immédiate de ceux qui entrent d’une manière violente à Sebta et Mellilia».
Selon l’Agence espagnole Europa Press, Fernández Díaz «a déclaré à Hassad qu’en dépit des succès obtenus dans la lutte contre l’émigration clandestine grâce à la collaboration des deux pays, il existe encore des difficultés qui nécessitent des solutions en vue de mettre fin aux activités des réseaux d’immigration clandestine d’une part, et d’atténuer la pression sur Sebta et Mellilia et les forces de sécurité des deux pays d’autre part».
Pour mettre en application ces propositions et mesures, le ministre espagnol préconise l’application rigoureuse des termes de l’accord bilatéral signé entre Rabat et Madrid en 1992 et qui est entré en vigueur en décembre 2012.
Pour ce faire, le comité mixte, prévu par l’article 11 de cet accord, se réunira à la fin du mois prochain à Tanger.
A ce propos, Mohamed Hassad a précisé lors d’une rencontre avec la presse, à Paris, que ses entretiens avec ses homologues espagnol et français, à savoir Jorge Fernandez Diaz et Manuel Valls, ont porté sur les moyens à mettre en œuvre pour renforcer la coopération du Maroc avec l’Espagne et la France en matière de lutte contre les réseaux d’émigration clandestine, le terrorisme sous toutes ses forces et le trafic de stupéfiants.
Il a également évoqué avec ses homologues les efforts entrepris par le Maroc pour assurer une parfaite coordination avec l’Espagne, la France et le Portugal en vue de combattre ces fléaux, et ce par l’échange d’informations et de données entre les services sécuritaires des quatre pays.