L’insoutenable calvaire des séquestrés des camps de la honte


Ahmadou El-Katab
Mercredi 3 Novembre 2021

Pris entre les sévices des bandes de trafiquants, l’oppression de la gendarmerie algérienne et les exactions des pantins polisariens

Les habitants des camps de Tindouf se sont réveillés, ce 30 octobre, sur des tirs nourris à l’arme légère. Ils étaient surtout effrayés par nombre de jeunes gens qui s’en prenaient aux tentes, aux baraques et aux toitures des bicoques en terre battue où ils demeurent. Ne sachant que faire ni à qui s’adresser, les habitants des camps prirent leurs jambes à leur cou et foncèrent en direction de la ville algérienne de Tindouf où ils pensaient avoir un minimum de sécurité. Malheureusement pour eux, c’est sans ménagement que les soldats algériens les bloquèrent à l’entrée de la ville menaçant de tirer dans le tas si jamais ils essayaient d’avancer. Restés coincés entre les tirs dans les camps qu’ils avaient fuis et les armes menaçantes des soldats algériens, ils étaient là, pantois, se demandant ce qui se passait. Comme le téléphone arabe est ce qui fonctionne le mieux dans le désert, ils apprirent que les tirs nourris et la pagaille qui s’en est suivie n’étaient que les conséquences d’une guerre rangée entre deux bandes de trafiquants de drogue qui convoitaient la même cargaison que chacune voulait s’approprier. Selon des sources dans les camps, parmi les gens qui fuyaient, certains brandissaient des drapeaux marocains, et d’autres scandaient « vive le Roi ». A la sortie des camps, ils se scindèrent en deux groupes, l’un, à bord de véhicules tout-terrain, se dirigeait vers la frontière mauritanienne, l’autre se dirigeait vers Tindouf. Voyant les drapeaux marocains et entendant les slogans « vive le Roi » que criait la foule, la colère des militaires algériens, déjà à bout de nerfs, atteignit son paroxysme, et décontenancés de voir des vagues de Sahraouis des camps déferler sur la ville de Tindouf et surtout brandissant des drapeaux marocains. Les fuyards, pris entre les tirs dans les camps et les menaces des militaires algériens, restés aux portes de Tindouf, se mirent à protester : «Nous demandons protection aux autorités algériennes qui nous ont laissés à la merci des bandes de narcotrafiquants». Des miliciens du Polisario, venus à la rescousse des militaires algériens et ayant réussi à obtenir une trêve entre les deux bandes rivales qui agissent chacune de son côté pour le compte de membres importants de la direction du Polisario, parvinrent à reconduire les populations vers camps.


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