-
L’intelligence artificielle et la démocratie participative au cœur du nouveau numéro de la REIEJP
-
Pr Mohamed Knidiri : Le FNAP est l’affirmation de notre identité, de notre culture et de la force de leur profondeur historique
-
1ère édition des Rencontres méditerranéennes de Tanger
-
Sous les étoiles de la Tanger Fashion week : Luke Evans, Chopard, Vivienne Westwood, une nuit étincelante pour la Fondation Lalla Asmaa
Le recueil débute par l’âne et se termine avec l’instit, autant dire que le livre impose une courbe de lecture balisée d’ironie et d’autodérision. L’auteur revendique le rire qui ensemence chaque nouvelle jusqu’à faire du livre un ensemble de comportements qui rappellent l’univers de Charles Chaplin.
El Fandouk, ancêtre de l’hôtel, n’est-il pas ce lieu hautement symbolique dans lequel cohabitaient autrefois hommes, animaux et choses pour une nuit ou deux, le temps d’expédier une affaire ou de finaliser une formalité administrative. De nos jours, il est synonyme d’incurie et de nuisances. Autant dire que le titre adopté résonne de rires et de railleries, de sois et de son environnement.
Chez Habib Mazini, l’Homme comme l’animal ou la chose, chacun hérite de sa part d’ironie et régale le lecteur de ses outrances. Dans l’Ane et la Mercedes ou le Casanova en babouches, c’est l’avoir au détriment de l’être, un comportement qui nous est hélas coutumier, non sans dommage pour notre cohabitation. Dans la Vache qui pleure ou le Coq de la discorde, ce sont les animaux qui témoignent de leur proximité avec l’Homme, tous deux sacrifiés pour une supposée bonne cause, un mariage ou un baptême, sans la moindre gratitude.
Avec humour, l’auteur déroule des personnages qui promènent mal-être et mesquinerie, devenus pour notre grande joie à tous une seconde nature. Le recueil raconte le Maroc dans ses travers, irrésistibles même s’ils sont désolants. Certains lieux trouvent grâce aux yeux de l’auteur, comme l’aéroport ou le cimetière, certes situés au Maroc mais miraculeusement épargnés de nos travers en raison de leurs promesses.
Les femmes, à leur tour, se prêtent au jeu d’El Fandouk, et campent des rôles inhabituels comme jardinier ou guide touristique. Habib Mazini est aussi auteur jeunesse, on lui doit des petits romans récréatifs, avec pour toile de fond le Maroc actuel. La Colère de Ptitnuage, l’Oeuf de Noé, la Révolte du 30 février, la Guerre des Poubelles, la Vieille Sorcière et l’Enfant, autant de titres dont certains ont fait l’objet d’adaptation théâtrale dans des écoles avec pour acteurs des enfants de tout âge. La verve et la dérision de Habib Mazini se retrouvent dans ses écrits pour jeunesse où l’animal préfigure l’humain dans son inventivité et sa malice.
Par Nasser Saadi