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Il est certain que la situation n’est pas encore inquiétante pour nos responsables qui attendent toujours une catastrophe pour réagir comme dans le cas du drame d’Anfgou. La population dans sa grande majorité dans ces zones reculées et enclavées est pauvre et n’a pas les moyens d’affronter les rigueurs de l’hiver. Et encore une fois, les habitants de ces régions se trouvent confrontés à l’éternel problème du bois de chauffe. Ce dernier devient de plus en plus coûteux et n’est plus à la portée de beaucoup de familles. Les subventions pour les communes évoluent en fonction du copinage et du clientélisme en ces temps préélectoraux. Et si les responsables ne prennent pas les initiatives adéquates, on risque fort de vivre des drames semblables à celui d’Anfgou.
En montagne et au sein des familles pauvres, le bois de chauffe est devenu une denrée inaccessible puisque son prix a flambé ces dernières années. Une tonne de bois est vendue dans une coopérative, moyennant 1200 à 1500 dirhams. De plus, il n’est plus subventionné depuis quelques années. Face à cette pénurie, l’Etat, les communes, et les conseils élus doivent intervenir pour offrir du bois à ces populations qui sont vraiment dans le besoin. Et pourquoi pas l’introduire sur la liste des produits subventionnés par la Caisse de compensation pour les zones montagneuses. Plusieurs acteurs de la société civile et des politiques ont souvent recommandé la mise en place d’une Agence nationale de développement des zones montagneuses à l’instar de celles dédiées aux provinces du Sud et du Nord du pays. Mais ce projet est bloqué jusqu’à présent, car on a toujours considéré ces zones montagneuses comme des régions non productives alors que ce sont elles qui procurent une bonne partie de la richesse du pays et approvisionnent les plaines et les villes en eau potable et autres produits tels le bois et les fruits. Ces régions auxquelles on vient d’«offrir» une assistance et une aide alimentaire saisonnière, recèlent d’énormes potentialités et d’indéniables richesses naturelles pour accéder à un véritable développement durable. Elles disposent d’un sous-sol riche en minerais non exploités ou sous-exploités. Elles regorgent également de zones humides et de sites forestiers d’une valeur environnementale exceptionnelle qui pourraient faire l’objet d’une exploitation touristique d’une grande plus-value dans le cadre de l’écotourisme. Et la liste des atouts de ces zones est assez longue. Le gouvernement de Benkirane préoccupé par ses luttes intestines et ses petits intérêts politiciens ne semble pas faire grand cas du quotidien de nos concitoyens dans ces zones montagneuses.