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L'épidémie fait des ravages en Europe et enfle aux Etats-Unis


Mercredi 1 Avril 2020

L'épidémie fait des ravages en Europe et enfle aux Etats-Unis
Le bilan de l'épidémie s'est de nouveau alourdi lundi, avec près de 37.000 morts dans le monde, le cap des 11.000 morts franchi en Italie, celui des 3.000 dépassé aux Etats-Unis, encore 812 nouveaux décès en 24 heures en Espagne et 418 en France, un record pour le pays
Les ministres des Finances du G20 devaient se réunir mardi par visioconférence pour apporter une réponse à cette crise mondiale, qui met les ressources des Etats sous tension.
Aux Etats-Unis, qui recensent de loin le plus grand nombre de cas confirmés (163.000 et plus de 3.000 morts), c'est la mobilisation générale: près des trois-quarts des Américains vivent désormais confinés, d'une manière plus ou moins stricte.
Un navire-hôpital de mille lits est arrivé à New York, épicentre de l'épidémie. Des hôpitaux provisoires ont aussi été érigés dans un centre de conférences ou sous des tentes montées en plein Central Park.
Des médecins new-yorkais s'inquiètent d'une possible pénurie en respirateurs artificiels. "S'il y a un afflux et que vous n'avez qu'un nombre limité de respirateurs, vous ne pouvez pas ventiler tout le monde", redoute Shamit Patel, 46 ans. "Et à partir de là, vous devez choisir".
L'inquiétude grandit aussi dans le Maryland, au nord de la capitale fédérale Washington, où habitent de nombreux hauts fonctionnaires: 67 pensionnaires d'une maison de retraite y ont été testés positifs, et le gouverneur de l'Etat, Larry Hogan, a évoqué "un scénario du pire".
Pour protéger sa population, son homologue de Floride refuse pour l'heure de laisser débarquer un paquebot, le Zaandam, qui se trouve en mer des Caraïbes avec plus d'un millier de passagers - ainsi que quatre morts et des dizaines de malades.
Et des salariés de l'emblématique magasin bio américain Whole Foods devaient se mettre en grève mardi, pour de meilleures conditions financières et des mesures d'hygiène et de sécurité renforcées. La veille, des salariés d'un entrepôt new-yorkais d'Amazon et de la plateforme de livraison de courses Instacart avaient déjà cessé le travail.
Le Mexique, qui recense 28 morts, a décrété l'état d'urgence sanitaire jusqu'au 30 avril. Les activités non-essentielles ont été suspendues dans le public comme le privé, et les Mexicains exhortés à rester chez eux, en particulier les plus de 60 ans, les femmes enceintes et les personnes souffrant de maladies les rendant plus vulnérables au virus.
Partout où sévit la maladie, on guette fébrilement le pic du taux de mortalité, annonciateur d'un reflux et d'un désengorgement des services de réanimation.
En Italie, pays qui enregistre le plus grand nombre de décès (11.500, pour près de 98.000 cas), le confinement commence à produire des résultats encourageants, après trois semaines.
"Nous pouvons espérer atteindre le pic dans sept ou dix jours, puis, raisonnablement, une décrue de la contagion", a déclaré le vice-ministre de la Santé, Pierpaolo Sileri. Pour autant, les 60 millions d'Italiens devront patienter "au moins jusqu'à Pâques", le 12 avril, date jusqu'à laquelle le confinement a été prolongé.
Le pays endeuillé devait observer une minute de silence mardi, à la mémoire de ses victimes.
En France, où plus de 3.000 personnes ont succombé au virus à l'hôpital, dont un pic de 418 en 24 heures, les soignants sont au bout du rouleau.
"Ce matin, en me réveillant, je pleure. En déjeunant, je pleure. En me préparant, je pleure (...) Là, dans les vestiaires de l'hôpital, je sèche mes larmes. J'inspire. J'expire. Les gens dans les lits pleurent aussi et c'est à moi qu'il incombe de sécher leurs larmes", témoignait sur Facebook, Elise, infirmière à Besançon (est).
Applaudis tous les soirs aux fenêtres, certains soignants ont témoigné des pressions dont ils font l'objet. "Les gens s'écartent quand ils me croisent, ils ne se tiennent plus à un mètre de moi, mais à quatre mètres", confie Negete Bensaïd, infirmière libérale à Paris.
Plus de 3,4 milliards de personnes sont astreintes à rester chez elles, soit 44% de la population mondiale, un confinement pas toujours simple à faire respecter.
En Russie, Vladimir Poutine a appelé les quelque 12,5 millions de Moscovites à "prendre au sérieux" le confinement. Le centre-ville était quasi déserté lundi par les piétons, mais dans un autre quartier de nombreux passants déambulaient.
"Si on reste à la maison avec nos parents, on va mourir beaucoup plus vite que du coronavirus", ont dit à l'AFP trois jeunes.
Le gouvernement du Panama a durci lundi ses mesures de quarantaine: pour réduire de moitié le nombre de personnes dans la rue, il a décidé qu'hommes et femmes ne pourront quitter leur domicile qu'à tour de rôle, différents jours de la semaine.
En Inde, les autorités tentent de juguler l'exode de centaines de milliers de travailleurs migrants, privés d'emploi par le confinement, qui tentent de regagner à pied leur village.
Dans les pays les plus pauvres, notamment en Afrique, l'application des restrictions vire parfois au casse-tête.
"On s'en fout de ce virus, on a des enfants et des petits-enfants à nourrir!", s'indigne une vieille femme qui fait la queue pour obtenir les aides sociales dans un township de Port Elizabeth (Afrique du sud).

Le nombre de morts repart en hausse en Espagne

Le nombre de morts quotidien du Covid-19 est reparti en hausse mardi en Espagne avec 849 décès, un record pour le pays depuis le début de l'épidémie, après le léger repli enregistré lundi, ont annoncé les autorités.
Au total, 8.189 personnes ont succombé à la maladie dans le pays, le deuxième plus endeuillé du monde derrière l'Italie.
La progression des nouveaux cas confirmés (9.222 en 24 heures à 94.417) a par ailleurs accéléré de nouveau, après avoir ralenti depuis le milieu de la semaine dernière.
Le nombre de malades déclarés guéris a augmenté de plus de 2000 en un jour, pour atteindre 19.259 tandis que 5.607 patients ont été admis en soins intensifs, soit 324 de plus en 24 heures.
En termes de pourcentage d'évolution, référence des autorités pour suivre l'épidémie, l'augmentation du nombre de morts poursuit son ralentissement passant de +12,4% lundi à +11,6% mardi, mais le nombre de cas accélère légèrement, passant de +8,1% lundi à 10,8% mardi.
"La tendance générale se maintient", a analysé mardi la docteur María José Sierra du centre d'urgences sanitaires, attribuant la légère accélération de l'évolution du nombre de cas à l'accumulation de cas détectés en fin de semaine qui n'avaient pas encore été enregistrés.
Mais la grande crainte des autorités reste de voir submergées les unités de soins intensifs qui travaillent déjà à la limite de leurs capacités alors que le personnel se plaint amèrement du manque d'équipements de protection.
C'est particulièrement le cas à Madrid, la région la plus touchée avec 3.603 morts.
 


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