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L’enseignement traditionnel à l’heure du changement


Rachida Alami
Vendredi 1 Avril 2011

Dans la foulée des manifestations revendicatives  que connaît le Royaume, les cadres et les salariés de l’enseignement traditionnel veulent également mettre la lumière sur leur dossier. Dans ce cadre,  leur Coordination nationale a décidé d’observer deux sit-in de protestation le 4 avril prochain à Rabat. Le premier aura lieu à 10h devant la Direction de l’enseignement traditionnel, alors que le second sera tenu à 15h devant le Parlement. Ayant un salaire qui varie entre 1200 et 1500 DH, certains de ces cadres, en majorité de jeunes enseignants,  ne touchent plus leurs salaires, depuis  quatre mois, suite à une décision prise par certains délégués des affaires islamiques dans leurs villes. Le motif avancé était que ces enseignants ne devaient pas entrer en grève. «Nous voulons un statut avec plus de garanties d’indépendance par rapport aux délégués qui décident de notre sort de manière arbitraire», a indiqué Smail Farès, membre de la Coordination, âgé de 36 ans, qui  affirme gagner le misérable salaire de 1500 DH depuis des années.
Ce qui est anormal tant au regard des efforts qu’ils déploient que de la place importante que l’enseignement traditionnel a toujours occupée dans l’histoire du Maroc. En effet, lors de l’instauration du Protectorat, les Français découvrirent, à leur corps défendant, que notre pays disposait  déjà d'un important réseau d'enseignement. Il comptait pas moins de 150.000 élèves fréquentant les écoles coraniques et 2.500 les médersas.
L’école coranique, sorte de petite école primaire appelée msid, assurait aux jeunes enfants, dès l'âge de cinq ans et quelle que soit leur origine sociale, une formation fondée sur la mémorisation des sourates du Coran.
En principe ouvertes à tous, ces écoles étaient cependant largement mieux organisées dans les villes que dans les campagnes.
Les élèves les plus doués d’entre eux et les plus méritants pouvaient accéder au second stade de l'apprentissage dans une mosquée ou dans une zaouia, où ils mémorisaient, utilisant toujours la méthode du « par cœur », les principes fondamentaux de la grammaire et du droit islamique.  Puis, si leur fortune le leur permettait, ils entraient dans une médersa prestigieuse, ou à la Qaraouiyine elle-même, comme leurs illustres aînés qui ont tous effectué des stages, plus ou moins prolongés, à Fès. De fait, c’est grâce à des hommes de la trempe de ceux qui  menacent de se mettre en sit-in que notre pays a compté un nombre important d’exégètes dont la renommée a traversé l’histoire et les frontières.


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