L’écologie de pacotille n’arrêtera pas le massacre, elle tendra à l'accélérer


Par Michel Tarrier
Mercredi 24 Février 2010

L’écologie de pacotille n’arrêtera pas le massacre, elle tendra à l'accélérer
On nous bourre le crâne, on nous roule dans la farine, on nous fait avaler des couleuvres en voie d’extinction.
Le système joue à dénoncer ses travers, le capitalisme promet sa moralisation, le libéralisme fait dans la contrition grandiloquente, l’écologisation a vraiment bon dos pour revitaliser son deal tout en muselant toute contestation.
L’économie verte, celle qui propose de poser des rustines sur la planète, n'est elle-même qu'un monstrueux blanchiment vert et c’est bien pourquoi ses sbires organisent une chasse aux sorcières.
Une sorcière n’est rien d’autre qu’une pensée différente, une vérité trop dérangeante, une autre morale pour laquelle on édifie des bûchers, on organise des autodafés.
C’est ainsi que le développement, soudainement revu et bricolé durable, comme un mensonge de plus dans le monde qu’on sait, s’affiche telle une croisade purificatrice, une inquisition verte.
Dans l’écologiquement correct, vaste secte de la langue de bois, il n’y a aucune place pour la diversité d’opinions. Point de salut hors du cosmétique et du faux-semblant.
A vouloir ménager la chèvre du capital et le chou bio, le « client » (la cible, comme ils disent…) risque de perdre les pédales.
Ecolo, mais pas trop, n’est-ce pas ?
On ne peut tout de même pas arrêter la machine, fermer les usines de bagnoles et de bidets, juger Monsanto & Co, prohiber les élevages en batteries et tout le bin’s des maîtres du monde.
Dans écolo, dans bio et dans toute la satanée syntaxe verte, l’arnaque n’est jamais bien loin, c’est toujours limite, c’est affaire de créneau.
C’est idiot, mais nous, immensément naïfs et trop peu politologues, on voulait y croire !
Bon, du calme, ne soyons pas négatifs, allons donc visiter leurs réserves naturelles pour déranger les espèces protégées et… lucratives. La muséologie, c'est la tasse de thé de l'homme occidental. Après les réserves d'Indiens, la biodiversité pourchassée a droit à ses espaces parqués. Pourtant, nous ne sommes chez nous ni chez les Indiens, ni dans les niches écologiques des autres espèces.
La conservation de la Nature non encore détruite ne vaut que pour l’accroche, c'est de la com. T’inquiètes mon coco, une réserve n'est pas un sanctuaire. Et pour l’année de la biodiversité, t’as rien compris ami de la naturalité... : quand une espèce n’est pas sur une liste rouge, elle est sur la liste du massacre, les chasseurs-assassins sont nos chéris, ils régulent puisqu’ils votent. C’est sapiens demens qui décide du destin du Vivant.
Et ne dis pas qu’on est trop nombreux sur cette planète, ça va déplaire au grand chef qui nous file sa thune, on va juste susurrer qu’il faut partager, ça ne mange pas de pain, c’est déjà écrit dans la bible, et puis avec Duflot sans Cochet, Europe-Écologie fait des petits pour 2050…
Alors, il ne te plaît pas mon shampoing des îles, mon 4x4 Ushuaïa ?
Pour la retape et la démago, on a la manière, c’est-y pas nous les marchands du temple ?
Faites sonner vos portables et faites joujou à éteindre vos lumières, on s’occupe du reste. Des restes.
Tromperie, trahison, entourloupe, esbroufe, boniment, manipulation, double langage, marché de dupes, arnaque, calcul politique…, y’en a marre !
Ça mène à quoi tout ça ?
D'abord à une suspicion grandissante à l’égard des tribuns autoproclamés, de leurs sempiternels effets d’annonce et de leur sotte tautologie récurrente. A malin, malin et demi.
Ensuite et grave, à force de masques et de dérision, ça risque même de porter atteinte à la cause, à démobiliser les bonnes volontés déjà pas si nombreuses.
Nous avons dû supporter des Grenelle de l’ «anthropocentrisme environnementesque», avec leurs fallacieuses promesses maniérées bcbg, émanant des Borloo & clowns et autres NKM glamours, tous potes avec les charognards de la planète. Ce fut tout un florilège de B.A. d’éco-scoutisme à la barbe des deux tiers d’une humanité vivant à l’heure haïtienne, de ces « salauds de pauvres » incapables d’isoler leurs taudis. Ah oui, maintenant, on va les éco-reconstruire avec du Bouygues et un de ces cimentiers respectueux à la Lafarge..., n'importe quoi !
Parce que, finalement, il y a ceux qui trient leurs déchets, et ceux qui les mangent.
Depuis, les paradoxes pleuvent dans l’hexagone du pharisianisme grenellien éhonté. Deux derniers exemples parmi mille contradictions sont ces projets du renforcement du port de Sète pour accueillir massivement fruits et légumes du productivisme et aussi d’une nouvelle LGV dans le Sud-ouest.
L’exemple le plus effarant de l’exploitation politique du souci écologique fut le pataquès de Copenhague, matraques à la rescousse. Pour faire leur beurre, les chantres de l’éco-conscience revendiquaient le sauvetage in extremis de Gaïa. Les riches sont sauvés, mais pas la planète, mais ils disent qu’ils la sauveront à Mexico. Faut faire durer l’urgence racoleuse.
Pourtant, le GIEC commence à se fissurer, ça sent les embrouilles, les luttes intestines et la débandade.
Les victimes « bovinisées » par le télé-formatage vont finir par croire que tout cela est une farce et le père Allègre, alias boule de suif,  profitant d’un long hiver froid et pluvieux qui fait que les idiots doutent du réchauffement, s’esclaffe sur tous les plateaux avec son énième best-seller négationniste que s’arrachent les déçus du symptôme titaniquesque (c’est facile de se moquer…).
Est-ce parce que le péril climatique est exploité à hue et à dia qu’il faut finir par le nier ? Les climato-sceptiques se reproduisent à grande échelle et on finira par y arriver. Je n'en suis pas loin. Merci les charlatans !


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