Les études les plus simples peuvent ne pas être les moins inintéressantes. C'est aujourd'hui le cas avec cet étonnant travail présenté il y a quelques jours outre-Atlantique dans le cadre du meeting annuel de la Société américaine de chimie qui se tenait à Boston; un travail dont The Economist vient de se faire l'écho.
Cette recherche a été menée sous l'autorité du Pr Brenda Davy (Virginia Tech). Cette spécialiste de diététique est passionnée par tout ce qui a trait au contrôle de l'appétit, à la gestion du poids et à la prévention de l'obésité au moyen de règles simples et peu coûteuses; autant dire des recherches essentielles dans un pays -les Etats-Unis- qui prend progressivement conscience du fléau croissant, médico-social et économique que constitue l'obésité.
A Boston, elle a actualisé les derniers résultats qu'elle a pu obtenir sur le long terme après un travail publié au début de cette année. Son étude a porté sur 48 adultes "inactifs", âgés de 55 à 75 ans. Tous souffraient de surpoids et étaient volontaires pour suivre un régime hypocalorique assez drastique: 1.200 calories quotidiennes pour les femmes; 1.500 pour les hommes. Les personnes consommaient auparavant respectivement 1.800 et 2.200 calories. Deux groupes ont été constitués par tirage au sort. Les membres du premier s'engageaient à boire un demi-litre d'eau avant chacun des trois repas quotidiens. Ceux du second ne modifiaient en rien leurs habitudes et restaient sobres. Une expérience, au total, qui dura douze semaines.
A l'arrivée, les premiers avaient perdu en moyenne 7kg et les seconds 5kg; et une différence pondérale qui, assure le Pr Davy, demeure avec un an de recul et ce alors que les 48 volontaires ne sont plus astreints à suivre de régime. Comment comprendre?
Pour la spécialiste américaine -qui réfute les critiques méthodologiques qui lui sont faites- le fait de remplir l'estomac d'un demi-litre d'eau avant chacun des trois repas quotidiens est de nature à réduire "mécaniquement" la sensation de faim et donc la prise de nourriture et de calories. Ceci pourrait aussi peut-être réduire la sensation de soif et donc la consommation de sodas sucrés. Mais l'affaire est peut-être plus complexe, comme en témoigne le maintien des différences entre les deux groupes sur le long terme. Mieux: les personnes du premier groupe ont -volontairement- continué la pratique de l'hydratation avant les repas et perdu en moyenne 700 grammes supplémentaires.