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«48 heures pour quitter le pays. C’est la limite qu’ont fixée les autorités algériennes. C’est ce qui ressort d’un communiqué publié par le MAE», a ajouté le journal porte-voix du régime algérien. Et d’ajouter : «Cette décision d’expulser l’ambassadeur émirati est intervenue sur fond de “l’arrestation de 4 espions émiratis qui communiquaient au nom du “Mossad” de l’Etat occupant, précise la même source». «Les espions arrêtés ont, également, tenté de transmettre des secrets et des informations sur l’Etat algérien».
«Dans ce contexte, le ministère des Affaires étrangères a exprimé ses regrets pour ces actions erronées et ces plans ignobles visant l’Algérie».
Le fait rocambolesque dans toute cette histoire, c’est que quelques heures plus tard, cet article a tout bonnement disparu du site officiel du journal laissant la place à un autre dans lequel le MAE, qui a affirmé «l’expulsion de l’ambassadeur des Emirats arabes unis», s’est rétracté et a démenti catégoriquement cette information par le truchement du porte-parole du ministère.
«Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a affirmé que le MAE rejette en bloc les informations dénuées de tout fondement relayées sur les réseaux sociaux par certains médias, selon lesquelles le ministère aurait sommé l’ambassadeur émirati de quitter le territoire national et réaffirme que ces informations sont fausses et infondées et que les communiqués du ministère sont la seule source d’information », a écrit Ennahar dans un article publié mercredi 21 juin 2023.
Ce qui attire l’attention dans ce « démenti » du porte-parole du MAE, c’est qu’il a affirmé que «les communiqués du ministère sont la seule source d’information », sachant que le journal Ennahar a publié l’information de l’expulsion de l’ambassadeur émirati en s’appuyant sur un communiqué du ministère ! Qui dit la vérité et qui ment ? Quelle que soit la réponse, cette histoire surréaliste, qui ne peut se produire que dans un pays comme l’Algérie, est la preuve tangible de la confusion qui règne au sommet de l’Etat, où les clans se livrent une bataille sans merci pour s’accaparer l’appareil étatique.
Plusieurs observateurs considèrent que la fausse information, comme plusieurs d’autres (telle que la prétendue réunion en Israël entre les services secrets marocains, français et israéliens pour soi-disant fomenter un complot contre l’Algérie…), est probablement fabriquée par les services secrets et fuitée à la presse en vue de saboter le président Abdelmadjid Tebboune, qui aspire à un nouveau mandat présidentiel.
C’est ce qui explique la colère de Tebboune qui a pris la décision de mettre fin aux fonctions du ministre de la Communication Mohamed Bouslimani, nommé à ce poste en 2021 en remplacement d’Ammar Belhimer. Les raisons de ce limogeage n’ont pas été précisées dans le communiqué de la présidence, mais le lien a été fait entre la diffusion de cette fake news et le limogeage du ministre qui a servi de bouc émissaire afin d’étouffer cette affaire dans l’œuf.
En tout état de cause, cette nouvelle histoire confirme encore une fois le verdict de deux experts français, Jean-Louis Levet et Paul Tolila, exprimé dans le livre qu’ils ont publié récemment intitulé «Le mal algérien» : «L’Algérie donne le tournis. Au sens propre du terme. Par le simple exercice du bon sens, elle se révèle le pays du monde à l’envers».
Mourad Tabet