Le Groupe socialiste à la Chambre des représentants a retiré la proposition de loi relative à l’abolition de la peine de mort, mais adhère en même temps à celle proposée par le réseau de parlementaires pour l’abolition de cette peine.
Un réseau composé de parlementaires s’était constitué le 26 février 2013 pour adopter, entre autres, un texte législatif visant à abolir la peine de mort au Maroc et inciter l’Etat à ratifier le deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte international des droits civils et politiques relatif à l’abolition de la peine de mort.
Cette décision du Groupe de l’USFP à la première Chambre a été prise lors d’une réunion entre le Premier secrétaire de l’USFP et président du Groupe socialiste, Driss Lachguar, et une délégation du collectif contre la peine de mort composé de son président Abderrahim El Jamai, et de ses membres, Mohamed Nachnach, Abdelilah Ben Abdesslam et Mustapha Znaidi.
Driss Lachguar a expliqué devant la délégation du collectif que la finalité de la proposition de loi du Groupe socialiste était de pousser l’institution parlementaire à ce qu’elle abolisse la peine capitale qui porte gravement atteinte à l’image du Maroc au niveau international. Mais quand le réseau de parlementaires dont le Groupe socialiste est un membre fondateur, a déposé une proposition de loi allant dans le même sens que celle du Groupe socialiste, «nous avons décidé de retirer notre proposition et d’adhérer entièrement à cette loi proposée», a-t-il affirmé. Et d’expliciter les raisons d’une telle décision: «Nous voulons éliminer tous les obstacles qui peuvent entraver la mise en œuvre de cette proposition». Driss Lachguar était accompagné, lors de cette réunion, par les membres du Groupe socialiste, Habib El Malki, Lahcen Benouari et Said Baaziz.
Abderrahim El Jamai a, pour sa part, salué les initiatives du Groupe socialiste et de l’USFP pour défendre les droits fondamentaux de l’Homme, rappelant que le Groupe socialiste est le premier à avoir présenté une proposition de loi relative à l’abolition de cette peine.
Il a cité l’exemple de plusieurs pays ayant décidé d’abolir cette peine et qui n’ont pourtant pas le même niveau que le Maroc dans le domaine des droits de l’Homme.
Maître Abderrahim El Jamai a, par ailleurs, qualifié la situation actuelle au Maroc d’«ambiguë», dans la mesure où un moratoire de fait existe en ce qui concerne l’application de la peine de mort.
A noter que le collectif contre la peine de mort au Maroc comprend l'Association des barreaux du Maroc, l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH), l'Organisation marocaine des droits de l'Homme (OMDH), la section marocaine d'Amnesty International, le Forum marocain pour la vérité et la justice, l'Observatoire marocain des prisons et le Centre des droits de l'Homme.