On s’attendait à une réaction musclée de la part du Parti de l’Istiqlal suite aux accusations proférées lors de la séance mensuelle d’interpellation du chef du gouvernement sur la politique générale.
C’est fait ! Le comité exécutif du parti de la Balance a décidé d’ester en justice Benkirane qui avait, lors de ladite séance au Parlement, accusé des responsables istiqlaliens d’être derrière la fuite des capitaux à l’étranger, donnant en exemple sans la nommer, l’ex-ministre de la Santé, en l’occurrence Yasmina Baddou. «Nous ne sommes pas comme certains partis dont les membres ont des appartements à Paris et des milliards de dirhams sur des comptes», avait lancé Benkirane devant les représentants de la Nation dans une tentative vaine d’intimider l’opposition dont l’Istiqlal fait partie.
Comme à son habitude, Benky s’est tristement illustré ce jour-là puisqu’il était interrogé sur le gel du dialogue social et non sur la fuite des capitaux à l’étranger. Les propos du chef du gouvernement ont déclenché l’ire de l’opposition dans toutes ses composantes, mais également la déception des leaders de la majorité. Ces derniers n’ont pas apprécié le ridicule et l’irresponsabilité de Benkirane qui s’est emporté comme à son habitude dans un élan menaçant et provocateur, ce qui n’est pas digne d’un homme d’Etat. En réalité, Abdelilah Benkirane ne s’est jamais adapté en ces deux ans d’exercice à son rôle de chef du gouvernement. Il n’arrive pas à se défaire de sa veste de patron du PJD et se croit toujours en campagne électorale. Sous la Coupole, Benky est venu régler ses comptes avec Chabat et non pour débattre du dialogue social.
Abdelhadi Khairat, membre du Groupe socialiste, qui était intervenu lors de cette même séance mensuelle consacrée aux questions de politique générale adressées au chef du gouvernement avait mis en garde contre le gel du dialogue social et a attiré l’attention sur l’irresponsabilité du gouvernement dans ce sens. «Les problèmes se sont amplifiés, la confiance fait défaut, car les belles paroles et les promesses sont parties en fumée», a-t-il prévenu. Par ailleurs, le comité exécutif de l’Istiqlal a décidé de demander, par le biais de son groupe parlementaire, la constitution d’une commission d’enquête au sujet du marché des vaccins à l’époque où Yasmina Baddou était ministre de la Santé.