Les groupes terroristes recourent de plus en plus à tous les canaux y compris les réseaux sociaux pour recruter, embrigader et endoctriner les nouveaux jihadistes en vue de les préparer à perpétrer des attentats suicide ou pour récolter des fonds à cette même fin. Citant des sources dans la lutte antiterroriste espagnole, le quotidien ABC a révélé que le Groupe terroriste de l’Etat islamique en l’Irak et au Levant (ISIS) est le groupe le plus actif dans les réseaux sociaux pour recruter les jihadistes et récolter de l’argent. « La majorité des groupes jihadistes, en particulier ISIS, a précisé le quotidien, utilisent également les réseaux sociaux pour montrer le large appui dont jouissent les jihadistes, qui combattent le régime de Damas, au sein du monde musulman ». et d’ajouter : « De cette manière, l’on peut accéder aux photos et aux vidéos de combattants prenant part aux affrontements ou commettant des attentats dans des zones comme le Maghreb (depuis la Libye à la Mauritanie, en passant par la Tunisie, l’Algérie et le Maroc) ; le Moyen-Orient (le Liban, la Palestine, l’Irak, le Yémen, l’Arabie Saoudite…) ; l’Orient ou l’Extrême-Orient (Tchétchénie, Malaisie, Chine…), et le Sahel. Et parmi les combattants, ils tentent de mettre au premier plan des individus provenant d’Europe, des Etats-Unis ou du Canada ».
Le recrutement des jihadistes semble préoccuper au plus haut point les autorités espagnoles. Cette préoccupation, le ministre de l’Intérieur, Jorge Fernández Díaz, l’a exprimée en mettant en garde contre « la radicalisation » des étrangers dans les prisons espagnoles. Toutefois, il n’a pas donné d’informations à propos de la nationalité de ces étrangers. Le ministre a, par ailleurs, révélé que le secrétariat général des institutions pénitentiaires a adressé à toutes les prisons une circulaire visant à contrôler et détecter ce genre de recrutement des jihadistes, a rapporté l’agence espagnole EFE.
Le ministre a affirmé, lors d’un colloque organisé dans le préside occupé de Mellilia, qu’«il existe des terroristes ou des « loups solitaires » qui ont participé à des conflits en Afghanistan, en Syrie ou au Mali, et qui sont retournés chez eux par la suite, ce qui constitue l’un des problèmes qui préoccupent la communauté internationale en ce moment ».
Le responsable espagnol a néanmoins mis un bémol en soulignant que « ce n’est pas de l’islam qu’il s’agit, mais de terrorisme».