Le ministère public de l’Audience nationale, la plus haute juridiction pénale espagnole, a débouté le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane en classant sans suite sa plainte déposée contre l’ex-journaliste d’El Pais, Ignacio Cembrero.
Le 20 décembre 2013, le chef du gouvernement avait déposé auprès de la justice espagnole une plainte contre ce dernier et contre l’ex-directeur de ce quotidien, Javier Moreno, pour apologie du terrorisme. La raison : Cembrero avait publié, le 13 septembre 2013, sur son blog Orilla Sur (rive sud) logé sur le portail d’El Pais, une vidéo d’AQMI hostile au Maroc et à ses institutions.
Citant des sources du ministère public espagnol, El Pais a souligné que la justice a classé sans suite cette affaire estimant qu’« il n’existe pas d’éléments qui permettent de poursuivre le journaliste ou le journal ». Et de préciser que la publication de la vidéo en question n’avait pas pour but de « diffuser le jihadisme, mais pour informer».
Cette affaire avait, rappelle-t-on, suscité des remous au sein du quotidien madrilène et envenimé les relations entre la direction de celui-ci et Ignacio Cembrero qui s’était spécialisé dans les affaires du Maghreb et notamment le Maroc.
En effet, quelques semaines après le dépôt de la plainte de Benkirane auprès de l’Audience nationale, l’ex-directeur du journal a pris la décision de le transférer du poste de correspondant du Maghreb à un autre poste (supplément dominical «El Pais semanal»). Cette décision avait indigné Cembrero qui, face à la fermeté de la direction d’El Pais, s’est vu, en avril dernier, contraint de présenter sa démission du journal auquel il collaborait depuis des décennies.
Dans sa lettre d’adieu adressée à ses collègues, Ignacio Cembrero a déclaré avoir démissionné parce que la direction du journal ne l’avait pas soutenu dans cette affaire.