La scène se passe dans le grand hall cosy de l’hôtel Renaissance, à Bruxelles. Aminatou Haidar y séjourne en compagnie de membres de la Fondation Kennedy, le Centre pour la justice et les droits de l’Homme devenu lobbyiste attitré des séparatistes du Polisario. Mais ceci est une autre histoire.
Aminatou Haidar traverse le hall. Elle est reconnue par un serveur qui travaille dans cet établissement hôtelier situé dans le quartier européen de Bruxelles, à quelques encablures du Parlement. Ce serveur est d’origine marocaine et à l’évidence, il a suivi la trajectoire et les « faits d’arme » de Aminatou Haidar, l’activiste sahraouie qui a demandé en tant que Marocaine –et obtenu- des indemnisations sonnantes et trébuchantes de l’Instance équité et réconciliation mais qui a jeté son passeport marocain ainsi que sa carte d’identité nationale à la figure du procureur du tribunal de première instance de Laâyoune.
Au passage de la Sahraouie, celle-là même qui n’a pas eu un seul mot de compassion pour les morts de Gdim Izik, froidement égorgés, le serveur a une phrase. Il dit : «Le sahara est marocain».
Aminatou Haidar sursaute. Le porte-drapeau des séparatistes est hors d’elle et s’en prend à l’auteur de la phrase «le Sahara est marocain». «C’est de la provocation», lance-t-elle rouge de colère au serveur. Aux yeux de celle qui est née à Tan Tan, la proclamation de la marocanité du Sahara est un délit. Quant à la libre expression d’une conviction, elle ne serait valable visiblement que pour ceux qui partagent celles d’Aminatou Haidar. La Sahraouie, spécialiste des feux de paille et des shows médiatiques, décide de ne pas en rester là. Elle s’en remet à ses mentors de la Fondation Kennedy. Les Américains décident de se plaindre auprès de l’administration de l’hôtel. Il faut bien sanctionner les personnes qui osent parler de marocanité du Sahara… Deux Marocains ont assisté à la scène. Installés dans le hall, Anis Birrou, le ministre chargé des MRE et des Affaires de la migration et Samir Addahare, l’ambassadeur du Maroc en Belgique ont tout suivi. Le responsable gouvernemental et le diplomate marocains venaient de participer aux travaux de la Haute commission mixte belgo-marocaine qui s’était tenue un peu plus tôt dans la journée. Pas question de fermer les yeux ou de se taire devant un tel scandale et surtout l’injustice qui s’apprêtait à être commise. Anis Birrou et Samir Addahare réclament de parler au directeur général de l’hôtel. C’est une femme et elle est tout ouïe. Les deux hommes livrent leur témoignage, racontent ce qu’ils ont vu et entendu et mettent en garde la directrice générale de l’hôtel : l’employé de son établissement ne saurait faire l’objet de représailles parce qu’il a exprimé une conviction qui est la sienne. «Quant au représentant du Centre Kennedy, il ne peut témoigner d’absolument rien, il n’a pas assisté à ce qui s’est passé», font valoir le ministre et l’ambassadeur avant de présenter le vrai visage de Aminatou Haidar, une femme qui a connu son quart d’heure de gloire en insultant les Marocains.
La DG de l’hôtel réalise que l’incident risque de prendre des proportions insoupçonnées. Il n’y aura pas de sanctions contre un employé qui a exprimé bien plus qu’une opinion, une conviction. De même, il ne présentera pas d’excuses à Aminatou Haidar, car on ne s’excuse pas pour ses idées. «Je ne l’aurai jamais fait, même si cela devait me coûter mon travail», avait-il prévenu Anis Birrou et Samir Addahare.