-
Faux mariage à 102 ans pour prouver qu 'il est vivant
-
De la joie à l'ouverture du premier cinéma pour personnes autistes au Venezuela
-
Au Pakistan sous les inondations, personne ne sait plus où est son village
-
Des fleurs pour l'anniversaire de Janus la plus vieille tortue à deux têtes
-
Les inondations au Pakistan emportent dots et projets de mariage
"Nous organisons des événements presque toutes les semaines, des matches, des tournois", explique fièrement à l'AFP Mohammad Ali Bigham, l'un des vice-présidents de la Fédération nationale de polo, qui compte environ 150 licenciés, dont des femmes.
Ce jour-là, quatre équipes disputent un tournoi organisé au profit d'une association de lutte contre le diabète dans l'enceinte du "Ghasr é-Firouzé (palais de turquoise en persan) chogan club". Dans l'assistance de près de 500 personnes, on trouve des ambassadeurs, de riches amateurs, mais aussi des officiels iraniens.
"En République islamique, il vaut mieux ne pas dire que le polo est un sport aristocratique, mais les autorités encouragent sa pratique car il est né en Iran", souffle un amateur, qui préfère ne pas être identifié.
Car l'ancêtre du polo s'appelle chogan, selon les spécialistes iraniens qui s'appuient sur des dessins datant de l'époque de Darius 1er (522-486 av. JC) représentant un cavalier à cheval portant dans une main un long maillet.
Le jeu a été exporté vers l'Ouest, à Constantinople, et vers l'Est, en Afghanistan, au Tibet - où il est devenu "pulu" -, puis en Chine et en Inde, où il a été adopté par les Britanniques qui ont édicté de nouvelles règles.
Ispahan, dans le centre du pays, est la capitale historique du polo. Au 16e siècle, le roi safavide Abbas le Grand a fait construire un terrain de polo au centre d'une grande place au centre-ville où, depuis son palais, il contemplait les matches.
"Un sport de chez nous"
Réservé aux élites de l'armée et aux gens de la cour, ce jeu aristocratique par excellence a été banni après la Révolution islamique de 1979. Huit ans de guerre contre l'Irak (1980-88) ont aussi mis entre parenthèses l'essentiel des pratiques sportives dans le pays.
Le polo a toutefois survécu grâce à quelques familles qui poursuivaient l'élevage de chevaux et les compétitions.
Dans les années 1990, il a bénéficié d'un retour en grâce sur la foi de son "iranité" avec la création de la Fédération iranienne de polo.
Le pays a redécouvert l'histoire du chogan et les amateurs ont reçu le soutien du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, qui encourage la pratique de tous les sports "iraniens".
Aux abords du terrain, une grande affiche relaie les paroles du Guide qui invite la population à "faire un sport qui soit de chez nous, comme le polo. Ayons un comportement persan".
Le jeu n'est pourtant pas à la portée de tous. Il faut savoir monter à cheval, alors que l'équitation est un sport très cher, et avoir une sensibilité spéciale pour les chevaux, estime Amir Ali Zolfaghari, à 39 ans, joueur de polo comme l'étaient son père et son grand-père.
"Bien sûr, ce n'est pas un sport accessible, dit-il. Comme pour l'équitation, il faut de l'argent pour acheter et entretenir le cheval, et acheter les équipements. Mais la fédération fait tout ce qu'elle peut pour attirer les jeunes. Elle fournit les chevaux et prête les équipements aux débutants". Il regrette également le manque de visibilité du polo en Iran.
"Pourtant, nous avons réussi à monter quatre ou cinq clubs", explique-t-il.
"Grâce à ces clubs, nous voulons améliorer la qualité de la sélection nationale et j'espère que, dans quatre ou cinq ans, nous atteindrons un bon niveau" pour bien figurer dans les tournois régionaux et attirer de nouveaux licenciés, ajoute-t-il.