Serions-nous cyniques ? Sadiques ? Serions-nous inconscients au point d’oublier jusqu’à l’existence de concitoyens, trois saisons durant, ne daignant avoir une pensée pour eux qu’à la faveur d’un hiver exceptionnellement rigoureux ?
Quand quelques associations caritatives s’en mêlent, cela devrait constituer un plus considérable et on ne peut ne pas louer les efforts de particuliers sensibles aux malheurs de leurs proches. Mais l’Etat, lui, ne peut avoir d’excuses. Un responsable digne de ce nom est tenu d’être prévoyant et clairvoyant d’opérer par anticipation et selon une stratégie bien définie. C’est bien beau que le pays ait pensé à se doter de quelques « agences » chargées du développement du Nord ou du Sud ou encore de l’Oriental. Et les autres ? Qu’est-ce qui fait qu’ils soient abandonnés à leur triste sort, dans des conditions d’un autre âge, sans routes, ni hôpitaux, ni écoles… Sans le strict minimum, quoi !