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L’Association des jeunes promoteurs a lancé plusieurs appels pour faire cesser ce harcèlement juridique puisque la délégation de la gestion de la garantie de 85% du crédit bancaire par la CCG aux banques est assurée par l’Etat. Par conséquent, les candidats au programme Moukawalati dont les projets ont échoué pour multiples raisons ne devraient pas faire l’objet de poursuites judiciaires mais d’un redressement ou d’une mise à niveau de leurs projets.
Pour la plupart des bénéficiaires de ce programme, les principales causes de leur échec restent l’absence de suivi pour les projets en question et les lenteurs dans le déblocage des fonds qui ont nécessité entre trois mois et une année. Au cours desquels la plupart des jeunes entrepreneurs ont été déjà endettés par les locations de locaux surtout dans les grandes villes. Ces jeunes sont frustrés, car ils estiment avoir été grugés à travers le non-respect des promesses à l’entame du programme. « On nous avait promis un prêt à un taux n’excédant pas 5,5%, un déblocage des fonds dans les 20 jours qui suivent le dépôt des dossiers et une participation de l’Etat dans l’étude du projet. Il n’en fut rien, car la plupart de ces délais et de ces promesses n’ont pas été respectés. On a été obligé d’accepter en fin de compte l’apport personnel à hauteur de 10 % et on nous a imposé un taux d’intérêt de 8,8%. C’est une vraie arnaque. D’autant plus que le déblocage s’est fait à un moment où la plupart d’entre nous étaient engagés dans d’autres crédits ou étaient contraints de vendre des biens personnels. On nous a vraiment ruinés», explique Abdelhak, jeune entrepreneur dans la ferronnerie, père de deux fillettes et qui fait l’objet d’une saisie judiciaire concernant l’équipement de son entreprise comme beaucoup d’engagés dans le programme Moukawalati.
Après le calvaire des services des contentieux et ceux du recouvrement, les jeunes entrepreneurs subissent la clôture de leurs comptes bancaires. Ils n’ont plus droit à en ouvrir un nouveau ni disposer d’un chéquier. Une véritable asphyxie commerciale. Le flop d’un programme aussi important que celui de Moukawalati met la stratégie gouvernementale d’engagement des jeunes entrepreneurs et de création d’auto-emploi en porte-à-faux avec elle-même. Il écorne de manière dangereuse le capital de confiance que les jeunes peuvent avoir tant à l’endroit des politiques publiques que du monde de l’entrepreneuriat. Mais ce qui intrigue le plus, c’est que le programme Moukawalati a été lancé dans le cadre de la coopération avec les Etats-Unis et plus précisément le programme du Millenium Challenge Corporation qui a octroyé 33,85 millions de dollars pour le soutien de deux initiatives, à savoir Moukawalati et l’INDH. Pourquoi poursuit-on alors ces jeunes entrepreneurs dont les projets n’ont bénéficié d’aucun suivi de la part des responsables ? Les intéressés ont adressé un appel au chef du gouvernement, au ministre de la Justice et celui de l’Emploi pour arrêter cette mascarade.