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Ces têtes de porc, animal considéré comme impur par l'islam, ont notamment été découvertes sur la voie publique à Paris, "devant l'entrée de la mosquée Islah" à Montreuil (Seine-Saint-Denis), ainsi qu'à Montrouge, Malakoff (Hauts-de-Seine) et Gentilly (Val-de-Marne), a appris l'AFP auprès de différentes sources.
A Paris, trois têtes ont été découvertes devant des mosquées du 20e et du 15e arrondissement, ainsi que "dans une valise dans le 18e arrondissement", a précisé le parquet de Paris, ajoutant que le mot "Macron" avait été peint en bleu sur l'un des lieux.
Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a annoncé l'ouverture immédiate d'une enquête, assurant que "tout (était) mis en oeuvre pour retrouver les auteurs de ces actes abjects".
L'enquête pour provocation à la haine aggravée par la discrimination en raison de l'appartenance à une race ou religion a été confiée à la brigade criminelle de la préfecture de police de Paris, selon le parquet de la capitale.
Le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz a dénoncé "une nouvelle et triste étape dans la montée de la haine antimusulmane", appelant dans un communiqué "à une prise de conscience et à une solidarité nationale", après s'être entretenu avec la ministre déléguée chargée de la Lutte contre les discriminations Aurore Bergé.
"Sorte de profanation"
La maire de Paris Anne Hidalgo a condamné des "actes racistes" et a assuré de sa "solidarité avec la communauté musulmane", précisant que la Ville de Paris avait saisi la justice.
De son côté, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a fait part de son "indignation" face à "cette sorte de profanation". "J'entends que nos compatriotes musulmans puissent exercer leur foi dans la sérénité", a-t-il ajouté devant la presse.
"Cela fait des mois qu'on alerte, et nous ne sommes pas entendus", a affirmé à l'AFP Bassirou Camara, le président de l'Addam (Association de défense contre les discriminations et les actes antimusulmans), demandant une "réaction forte" des autorités.
"On craint que ça aille crescendo. Quelle va être la prochaine étape? Jeter des têtes de cochon sur les fidèles ou les agresser physiquement?", s'est-il interrogé.
Sur X, plusieurs personnalités de gauche ont vivement dénoncé ces actes.
"Au début la fachosphère s'en prenait aux clandestins, puis est venu le tour des immigrés en situation régulière, ensuite celui des binationaux, maintenant les Français musulmans sur leurs lieux de culte (...) L'identité de la France, c'est Liberté, Égalité, Fraternité !", a déploré le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure.
"L'islamophobie est un cancer de la société. Soutien à nos compatriotes musulmans encore une fois visés", a commenté de son côté le coordinateur de LFI, Manuel Bompard.
Même indignation à droite, la présidente LR de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, estimant ainsi que la République devait "protéger les croyants devant les profanations de leurs lieux de cultes qui se multiplient".
Des têtes de cochon avaient déjà été déposées devant le local d'une association musulmane dans le Pas-de-Calais en 2024, sur le chantier d'une mosquée de Dordogne en 2019 ou encore devant une mosquée de la Marne en 2017.
La France compte entre cinq et six millions de musulmans pratiquants et non-pratiquants, ce qui fait de l'islam la deuxième religion du pays et de la communauté musulmane française la première en Europe.