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Au Maroc, la corruption demeure donc une pratique enracinée dans les administrations publiques et parmi la classe politique. Le Maroc partage, cette année, la même place que la Grèce, la Thaïlande ou le Pérou avec une note de 3.4 sur une échelle allant de 0 (haut niveau de corruption perçu) à 10 (haut niveau d’intégrité perçu), mais il arrive très loin derrière certains pays arabes tels que les Emirats Arabes Unis (28ème), le Qatar (22ème), la Jordanie (56ème), l’Arabie Saoudite (57ème), et la Tunisie (73ème). Il devance, néanmoins l’Algérie (112ème), la Syrie (129ème), la Mauritanie (143ème) et la Libye (168ème).
Le positionnement du Maroc dans le rouge illustre-t-il l’échec des mécanismes mis en place par l’Etat pour lutter contre la corruption ? Non, nous a répondu Abdeslam Aboudrar, président de l’Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC). « Si le classement du Maroc sur la liste des pays corrompus reste stable, cela ne veut pas dire que les politiques et les dispositifs mis en place pour éradiquer la corruption ont échoué », nous a-t-il expliqué.
Le président de l’ICPC estime que l’IPC reste un indicateur factuel et qui ne reflète que la perception de la corruption. « Et du coup, ses résultats sont limités dans le temps et ne peuvent servir à mesurer les efforts établis par notre pays sur le moyen et le long termes», nous a-t-il indiqué, avant d’ajouter qu’il faut encore du temps pour que les réformes entreprises et les stratégies élaborées dans le domaine de la lutte contre la corruption puissent donner leurs fruits. De son côté, Tarik Soubaai, président de l’Instance nationale de protection des biens publics au Maroc (INPBM), pense que le mauvais classement du Maroc n’est pas une surprise vu que le phénomène de la corruption a pris ces dernières années une grande ampleur et touche plusieurs secteurs d’activités et institutions publiques.
Selon lui, la problématique de la corruption est fortement liée à l’absence d’un pouvoir judiciaire indépendant. « Tant qu’on a une justice comme la nôtre et tant que les poursuites judiciaires seront du ressort du ministère de la Justice, on ne pourra pas mettre un terme à la corruption », nous a-t-il confié. Le président de l’INPBM ne mâche pas ses mots, il estime qu’il n’y a pas eu d’avancée en matière de lutte contre la corruption en l’absence d’une volonté politique ferme. « Il y a encore des agents d’autorité, des parlementaires et des ministres impliqués dans des affaires de corruption qui échappent aux poursuites judiciaires et qui jouissent de l’impunité. D’ailleurs, dernièrement, on a déposé trois plaintes contre deux gouverneurs et un ministre. Toutes ces plaintes ont reçu une fin de non-recevoir de la part de la justice », nous a-t-il affirmé. Pour M. Soubaai, la solution réside dans une mise en application stricte des dispositions de la nouvelle Constitution qui garantissent un pouvoir judiciaire fort et indépendant.