Le drame du 6 février 2014 qui a causé la mort de 15 Subsahariens au large du préside occupé de Sebta, continue de faire des remous en Espagne.
Après six mois, le chef de la Guardia civil à Sebta, Andrés López García, a été «puni» à cause de sa responsabilité dans cette tragédie humaine, a rapporté, hier, le quotidien espagnol.
Il a été, selon la même source, muté à Séville pour avoir «occulté» le fait d’avoir ordonné de tirer sur les immigrés clandestins qui tentaient, ce jour-là, d’entrer à la nage au préside occupé, ce qui avait causé la mort par noyade de 15 personnes. Les immigrés subsahariens qui survécurent au drame, avaient accusé directement la Guardia civil espagnole et assuré que les tirs avaient causé la panique et partant la tragédie.
Cette mesure disciplinaire confirme la responsabilité de la Guardia civil dans cette tragédie et contredit les versions véhiculées après le drame. Le délégué du préside occupé, González Pérez, avait affirmé que « les forces de sécurité ont utilisé de matériel anti-émeute sur terre et non pas en mer. Jamais il n’a été tiré sur des personnes, mais souvent dans l’air pour faire peur ».
Le directeur général de la Guardia civil, Arsenio Fernández de Mesa avait, lui également, nié catégoriquement que les forces de l’ordre aient fait usage de leurs armes en mer, a souligné El Mundo. Mais cette thèse a été démentie, selon la même source, quelques jours après, par le ministre de l’Intérieur espagnol, Jorge Fernández Díaz. Mais apparemment ce ministère a opté pour la voie de la facilité : choisir un bouc émissaire pour faire taire toutes les voix critiques et discordantes.
A noter que ce drame avait provoqué un tollé en Espagne. Les partis de l’opposition notamment le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et la Izquierda Unida (la Gauche unie) avaient exigé que le ministre de l’Intérieur et le directeur de la Guardia civil assument la responsabilité politique de ce drame et présentent leur démission.
Par ailleurs, Amnisty international a tiré à boulets rouges sur les autorités espagnoles et leurs forces de l’ordre. L’organisation internationale les accuse de «profiter des probables violations des droits de l’Homme commises par la police marocaine contre les immigrés», a rapporté Europa Press.«Nous sommes en train d’enquêter sur le rôle des forces marocaines, car il y a des vidéos qui montrent des gendarmes en train de tabasser des immigrés sous le regard de quelques membres la Guardia civil», a souligné Amnesty international. Et d’ajouter :«L’Espagne est donc, elle-même, responsable de ce qui s’est passé». Cette organisation des droits de l’Homme fait probablement allusion à la vidéo filmée le 18 juin et diffusée par une association espagnole, montrant les Forces auxiliaires marocaines en train de passer à tabac un migrant sous le regard complice des éléments de la Guardia civil qui suivaient la situation depuis leur voiture.