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Pour sa rentrée et, surtout, pour sa rencontre avec une opinion publique souvent blasée, parfois en colère, le Parti authenticité et modernité a choisi une femme pour se prêter à cet exercice périlleux, celui de parler d'une formation politique réduite à être celle de " l'ami du Roi " que l'on dit aujourd'hui en déliquescence, victime des dommages collatéraux d'un Printemps arabe que les Pamistes n'attendaient pas vraiment. C'est une membre du bureau national, Milouda Hazib, qui a été envoyée au front ce mardi soir, en direct, pendant une heure et demie. Pour ceux et celles qui ne connaissent pas Mme Hazib, il faut savoir que cette édile de Marrakech, présidente de l'arrondissement Annakhil, ancienne députée, a dirigé le PND conjointement avec Abdallah Kadiri. Son CV ne le signale plus. Mais il y a toujours des traces indélébiles que même l'eau de Javel n'arrive pas à effacer. Mais ceci est une autre histoire. Et il faut ici bien admettre qu'à l'exercice "comment réhabiliter le PAM, vendre son projet et montrer qu'il n'est pas mort", Milouda Hazib s'en est plutôt bien sortie, maîtrisant son sujet, la leçon visiblement bien apprise. Imbattable sur la question de la participation politique des Marocaines et l'urgence de leur accès aux centres de pouvoir, la discrimination positive, le quota et autre masse critique, cette présidente du réseau des femmes élues locales d'Afrique, sait aussi être une parfaite adepte de la langue de bois dès qu'il s'agit de parler du PAM, de ses dissensions, de ses luttes internes.
"Mais que se passe-t-il donc au PAM, après ce déluge de démissions?", interroge un brin perfide un journaliste. "Mais absolument rien, rétorque Mme Hazib avec l'aplomb d'un arracheur de dent. Nous avons des débats, des avis divergents. Mais il n'y a aucun courant au sein du PAM. Nous avons surtout instauré une liberté d'expression et de critique dans notre famille politique. C'est cela qui fait notre différence avec les autres partis". "Et le courant des gauchistes? Et celui des conservateurs ? Et que dire des lobbies en action?", ose demander un médiatique sur le plateau de Hiwar. Polyglotte, maîtrisant aussi cette langue qui sent fort le bois, Milouda Hazib continue de plus belle : les militants du PAM sont issus d'horizons divers, ont des référentiels différents et c'est dans ce melting-pot que le Parti authenticité et modernité puise, paraît-il, sa force.
Les scoops de Milouda Hazib
La dirigeante du PAM balaie d'un revers de la main la question des démissions. En tout cas, celle de Fouad Ali Al Himma, "le symbole du PAM", a été refusée. Ce qui laisse supposer que l'éventuel retrait du député de Benguérir n'est plus d'actualité. A quelques semaines des législatives, toutes les supputations sont permises, y compris celle d'un deuxième mandat pour la célébrissime liste de Benguérir. Par contre, l'invitée de Hiwar préférera ignorer toutes les questions relatives à Khadija Rouissi, la présidente démissionnaire de la commission d'éthique du parti que dirige Mohamed Cheikh Biadillah. Certains mauvais esprits appellent cela le silence du mépris face à un non événement.
Récapitulons. Milouda Hazib avait un certain nombre de messages à communiquer sur l'état de santé du PAM. Le parti n'est pas mort, il est même en train de renaître de ses cendres. Pas question de s'auto-dissoudre en réponse aux revendications des slogans de la rue. "Ce ne sont pas les jeunes du Mouvement du 20 février qui nous attaquent mais les partis et la jemaa qui ont phagocyté le mouvement", explique froidement l'ex-SG adjoint du défunt PND. La soirée sera décidément aux grandes explications, histoire de bien lever des malentendus. Fouad Ali Al Himma restera toujours le symbole du PAM, son amitié avec le chef de l'Etat relevant de la sphère privée. Quant à Ilias Al Omari, on connaîtra enfin son rôle au sein du PAM : c'est un simple militant qui se dévoue à la cause du parti sans demander en retour le moindre fauteuil ou autre responsabilité, soutiendra Milouda Hazib en nous livrant enfin un vrai scoop. Et face à toutes attaques dont fait l'objet le PAM, le silence embarrassé de Hakim Benchemmass, celui-là même dont les joutes oratoires "égayaient" les mardis après-midi de la chambre des conseillers, ne s'explique que par le fait qu'"on s'interdit de répondre quand le niveau baisse". La chasse aux mauvais élus, soupçonnés de dépravation annoncée avec tambours et trompettes par le PAM, n'est plus exactement à l'ordre du jour. " Ce n'est pas à nous de faire le travail de la justice et de l'Etat!", s'exclame Milouda Hazib. Pas très rassurant, à moins de trois mois des élections législatives anticipées, pour un parti qui avait pourtant assuré faire de la politique autrement…