Une nouvelle souche du SarsCov-2 est apparue au RoyaumeUni. Elle s’est répandue comme une traînée de poudre et a entraîné un confinement dur pour la capitale britannique et le sud-est de l’Angleterre. A l’annonce de cette nouvelle, plusieurs pays européens et africains, à l’instar du Maroc, ont suspendu leurs liaisons avec le Royaume-Uni. Le 8 décembre dernier, la Britannique Margaret Keenan devenait à 90 ans la première personne au monde à être vaccinée contre la Covid-19. Samedi, 350.000 personnes avaient déjà reçu une injection du sérum Pfizer-BioNTech. Et depuis dimanche soir, le pays se retrouve quasiment coupé du reste du monde. Le vaccin n’a clairement pas encore gagné. Le Premier ministre britannique a sans surprise annoncé, samedi en fin d’après-midi, la mise en place d’un confinement à Londres et dans le sud-est de l’Angleterre pour bloquer la dangereuse remontée des cas. Dans la capitale, le taux de contamination était de l’ordre de 360 pour 100.000 la semaine dernière, soit le taux le plus élevé du pays. Une contagiosité plus élevée Il n’a pas fallu longtemps pour que l’Organisation mondiale de la santé sorte du bois. L’OMS est montée au créneau pour appeler ses membres en Europe à renforcer leurs contrôles du fait de la nouvelle variante du coronavirus circulant au Royaume-Uni. Et pour cause, cette mutation du nouveau coronavirus dont une poignée de cas ont été recensés hors du territoire britannique, et notamment au Danemark (9), ainsi qu’un cas aux Pays-Bas et en Australie, «montre des signes préliminaires d’une contagiosité plus élevée et pourrait aussi affecter l’efficacité de certaines méthodes de diagnostic», explique l’organisation onusienne. Une thèse soutenue par le médecin-chef de l’Angleterre, Chris Witty, lequel affirme que la nouvelle version du virus est responsable de 60% des infections à Londres. De nombreux travaux ont été lancés d’urgence afin d’éclairer certaines zones d’ombre. En l’occurrence, si cette mutation peut entraîner un taux de mortalité plus élevé, ou si elle risque d’affecter l’efficacité des traitements et des vaccins. Pourtant, l’apparition de cette nouvelle souche ne date pas d’hier. Elle aurait été repérée depuis des mois par un consortium britannique (COG-UK) qui étudie le génome des coronavirus parmi des échantillons de tests positifs à travers tout le pays. Pour Nick Loman, professeur de génomique microbienne à l’Université de Birmingham, «aucune donnée ne suggère que cette mutation a été importée depuis l’étranger, donc elle a probablement émergé au Royaume-Uni». Une dangerosité encore à établir Pour le moment, rien ne permet d’assurer avec certitude que la nouvelle variante est plus ou moins dangereuse ou grave. En revanche, on peut être sûr d’une chose, elle se répand vite. Suffisamment pour la surveiller de très près comme le lait sur le feu. A côté de cela, les nouveaux vaccins posent également question. Seront-ils efficaces face à cette nouvelle mutation ? Si l’on en croit Sharon Peacok, la directrice du consortium COG-UK, les mutations font partie de l’évolution naturelle des virus. «Des milliers de mutations ont déjà émergé, et la vaste majorité n’a aucun effet sur le virus mais peut être utilisée comme un code-barres pour surveiller l’épidémie», rassure-t-elle. Dans le pire des cas, la mutation entraînerait la transformation des épines du coronavirus qui pourraient échapper au vaccin. Mais ce scénario n’est pas pour autant catastrophique. Il suffira dès lors de réajuster les vaccins anti-Covid comme c’est le cas avec les vaccins anti-grippe, d’année en année. Mais en attendant d’en savoir plus sur le sujet, les liaisons sont donc suspendues entre le Royaume-Uni et le Maroc comme l’a expliqué la Royal Air Maroc dans un communiqué. La compagnie aérienne précise également que «les passagers détenteurs de billets sur ces vols peuvent bénéficier de changement gratuit de date et/ou de destination en Europe, ou d’un remboursement de leur billet».