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Hervé Renard : Notre groupe ne sera pas plus difficile que les autres lors de la CAN 2019


Chady Chaabi
Mercredi 24 Avril 2019

Invité sur le plateau de l’émission « Le Vestiaire », diffusée lundi soir sur RMC SPORT, le sélectionneur national, Hervé Renard, nous a gratifiés d’une sortie médiatique peu commune. Très discret dans le paysage audiovisuel marocain, il nous a fallu attendre quatre ans, bientôt deux CAN et une Coupe du monde, pour en savoir un peu plus sur Hervé Renard, sa philosophie de jeu, sa vision du football et son poste de sélectionneur. Sans oublier ce qu’il pense de ses joueurs et de son avenir à la tête de l’EN. Et tant de choses encore, qu’il a révélées quasiment sans langue de bois, entouré de deux champions du monde 98 et consultants RMC, Frank Leboeuf et Emmanuel Petit.    

Un groupe de 23 presque au complet

Interrogé au sujet du groupe dit ‘’de la mort ‘’ dans lequel évoluera le Maroc, en compagnie de la Côte d’Ivoire, de l’Afrique du Sud et de la Namibie, lors de la prochaine CAN, le coach national a d’abord rappelé son passé : « Je le dis avec  fierté, ce sera ma septième CAN d’affilée. Normalement. Car quand on est entraîneur, en deux mois, on ne sait pas ce qui peut se passer». Une phrase lourde de sens qui laisse planer le doute sur ses intentions. Conscient qu’elle pourrait être mal interprétée, il n’a pas tardé à ajouter un «trêve de plaisanterie » plus que bienvenu. Ensuite, il est rentré dans le vif du sujet en soulignant : « J’ai toujours eu des groupes difficiles, même au premier tour donc celui-là, il n’est pas plus facile ni plus difficile que les autres». Et d’ajouter :« La Côte d’Ivoire on connaît. Nous les avons affrontés à la CAN 2017. On les a battus et éliminés. Idem lors des qualifications pour le Mondial, où nous sommes allés les battre à Abidjan (2-0) lors du dernier match de la phase de poules».
Effectivement, c’est un doux euphémisme de dire qu’Hervé Renard connaît bien les Eléphants. D’autant plus qu’il a gagné la CAN 2015 en étant à leur tête. D’où la question de Rio Mavuba, arrivé en retard sur le plateau et passé sous sa direction lorsqu’il était coach de Lille pendant quelques mois en 2015. « Est-ce que vous avez un pincement au cœur à chaque fois que vous battez la Côte d’Ivoire ? » Réponse de l’intéressé : «Oui parce qu’en face, il y a des joueurs que j’apprécie énormément. Et moi qui suis un peu affectif vis-à-vis des joueurs, j’aime bien cette relation ».
 
L’Espagne, plaie béante

L’élimination lors de la Coupe du monde en Russie n’a pas été du goût de tout le monde. Emmanuel Petit ne s’est d’ailleurs pas gêné pour le mentionner en affichant sa déception, alors qu’il s’attendait à voir davantage de jeu offensif, même un peu de folie et de créativité. Une remarque à laquelle Hervé Renard a répondu en rappelant «ça n’a pas été du tout le ressenti du public marocain, parce qu’ils étaient satisfaits de nos prestations ». A cela, Petit, et on peut le comprendre, s’est montré incrédule : « Ah bon ? Sérieux ? ». Une réaction qui a poussé Hervé Renard à s’épancher sur le sujet : « Lors du match de l’Iran, on a eu 65 % de possession. On prend un but à la fin sur un coup franc que l’on dévie dans notre propre but et on perd 1-0. Alors que l’Iran a passé la moitié du temps dans son propre camp. Simplement, nous n’avons pas réussi à trouver la faille», a-t-il regretté et de continuer : « Après, quand on regarde le match du Portugal,  je pense que nous les avons bien déstabilisés. Mais pareil, on n’a pas été efficace. Et quand on n’est pas efficace dans le football, on pèche». Enfin est venu le volet le plus douloureux de cette épopée russe. Le récit du sélectionneur a révélé en creux une amertume et une blessure qui a encore du mal à se refermer. «Contre l’Espagne, nous avons bien maîtrisé le jeu. On sait que lorsqu’on affronte le Barça ou l’Espagne, il faut bien se regrouper et fermer l’axe et lorsqu’on récupère le ballon, on doit éviter de faire trop de passes latérales et chercher la verticalité le plus rapidement possible. C’est ce qu’on a bien fait jusqu’à cette 93ème minute où on mène 2 1. Il y a un corner contre nous. L’arbitre désigne un côté et le corner est tiré de l’autre et l’adversaire égalise sur ce fait de jeu », se remémore-t-il avant de souligner avec sarcasme : « Ce soir-là, le VAR ne marchait pas, il était en panne (rire général sur tout le plateau). Et donc dans 30 ans, on dira que le Maroc a fait match nul contre l’Espagne », a-t-il indiqué. Et de conclure : « Mais ça fait partie du jeu malheureusement. Si on avait été plus performant contre l’Iran offensivement, peut-être qu’on aurait été vu d’un autre œil (regard vers E. Petit). Alors que là, on a été éliminé avant le troisième match et peut-être que les arbitres ont pensé que ce n’était pas important. Mais pour nous, ça l’a été quand même ».  

Rumeurs infondées

Après le passé, ce fut au tour du futur d’être mis sur la table et notamment son avenir à la tête de la sélection. Faut dire que F. Leboeuf a tenté de lui tirer les vers du nez.  Et pas qu’un peu. Il a tout d’abord demandé si la rumeur selon laquelle Hervé Renard a été approché par l’Olympique Lyonnais été vraie. La réponse du coache a été claire et nette : « Oui, il y a eu une rumeur comme quoi j’aurai rencontré Gerard Houiller (conseiller du président de Lyon) à Marrakech. Alors déjà j’étais en stage avec le Maroc et Houiller je ne l’ai jamais rencontré ». Par contre, et pour une fois, il n’a pas hésité à manier la langue de bois, quand Leboeuf voulait savoir s’il quitterait la sélection en cas d’offre concrète de Lyon. « Moi, je me concentre sur la CAN. Je suis salarié de la FRMF. J’y suis bien. Pour l’instant, je prépare ma CAN », a-t-il précisé.
L’émission d’avant-hier est une vraie mine d’or. Elle a permis de rapprocher les Marocains de leur équipe nationale. A titre d’exemple, on sait désormais que les causeries se font en anglais et en français. Mais encore qu’Hervé Renard n’a jamais subi de pression de ses dirigeants pour sélectionner tel ou tel joueur. Sans parler de la présentation détaillée de son groupe, que vous pourrez retrouver dans notre édition de jeudi 25 avril.


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