Comment ne pas parler alors de ces fameuses législatives qui n’ont toujours pas fini de faire parler d’elles ? Avec les résultats que l’on connaît mais aussi avec ces agissements qui collent désespérément à nos consultations comme de la glu, et surtout avec ces mentalités qui ont tout l’air de constituer une triste fatalité. Il est sûr que les dernières élections, malgré le p’tit chouia d’évolution relevé, ne peuvent en aucun cas prétendre à quelque place que ce soit au podium de l’intégrité et du respect des règles du jeu démocratique. Et quand on y ajoute le nombre effarant de ceux qui, pour une raison ou pour une autre, ne se sont pas rendus aux urnes, la boucle est vite bouclée. Mais le temps étant aux bonnes résolutions, ne vaudrait-il pas mieux… s’abstenir de tout commentaire ?
Sauf que les effets pervers desdites élections sont toujours là avec un gouvernement qui, trois mois plus tard, n’a toujours pas vu le jour. Et c’est là qu’un terme, sorti de nulle part, a cherché à ravir la vedette en cette fin d’année. «Blocage», ils ont dit et redit. C’est à se demander s’il n’y pas lieu de l’écrire avec un «k», notre «bloKage» à nous. Les concertations devaient se faire, difficiles certes, mais tout en restant dans les règles de l’art. Accusations et contre accusations ont alors fusé d’un peu partout. L’histoire aura cependant retenu, pour peu qu’elle ne soit pas de courte mémoire, que l’on n’a pas grand-chose à reprocher à ceux qui, en passant par leurs instances dirigeantes responsables, ont clairement défini leur position en faisant valoir que ce n’est ni le nombre ni la nature des portefeuilles proposés qui comptent, mais plutôt le programme et les priorités établis pour le gouvernement à venir. Tant il est vrai que la participation au gouvernement ne peut ni ne doit constituer une fin en soi. C’est le pourquoi de la chose qui prime. Le fond donc.
Ladite impasse ayant trop duré, il y a eu une autre initiative Royale après celle où le Souverain avait rappelé à juste titre que le Maroc a besoin d’un gouvernement sérieux et responsable avec à la base un programme clair et des priorités définies et que, de ce fait, sa formation ne peut être confondue avec ce qui serait un partage du butin électoraliste. Il vient de charger deux de ses conseillers de faire part au chef du gouvernement désigné de l’urgence qu’il y avait à former un gouvernement dans les meilleurs délais.
L’autre grande satisfaction de l’année est également à mettre à l’actif de l’Institution monarchique avec à la clé cette superbe percée Royale et pas qu’au niveau continental (voir page 2).
Et pour revenir à ce cabinet qui a pris des allures de Godot, il ne serait pas inutile de rappeler qu’il aura fort à faire avec tous ces chantiers qui attendent d’être achevés ou tout simplement entamés.
Sans trop faire, cependant, dans le bilan gouvernemental, puisque c’est surtout une nouvelle année qui commence, faisons le vœu de voir nos hôpitaux se débarrasser de leurs carences pour mieux servir citoyennes et citoyens, dans des zones enclavées ou désenclavées soient-elles, nos tribunaux aussi et…nos écoles (aïe !), de ne plus voir de maisons tomber en ruine ni d’autres menacer ruine, ni encore nos chômeurs, diplômés ou pas, continuer de pulluler et d’essaimer.
Faisons surtout le vœu de voir le blocage (le vrai), celui du dialogue social, débloqué. Ce ne serait sûrement pas fait pour déplaire aux syndicats et encore moins aux salariés et autres fonctionnaires désabusés. Et puis, il y a et il y aura cette éternelle bataille des idées. Pas de répit là. Mais s’il y a un vœu à exprimer à ce propos, c’est de voir les différentes parties prendre part au débat sans se laisser trop s’effaroucher. Tant il y a à faire à ce niveau-là.
Faut-il rappeler qu’entre autres louables dispositions dont nous a gratifiés l’actuelle Constitution, il y a l’article 19, celui de l’égalité et de la parité et dont on est trop loin aujourd’hui. Oeuvrons pour une meilleure situation de la femme. Pour que celle-ci ne soit plus discriminée, rabaissée et violentée. Pour que l’on n’entende plus parler de ce mariage de mineures qui nous fout trop la honte. Assumons ensemble notre responsabilité civique et juridique pour reconnaître aux majeures et majeurs leur majorité et que l’on n’entende plus parler de quelque bidule dit l’article 490 du Code pénal…
L’année 2017 sera de la sorte une bonne et heureuse année…