Vendredi dernier, il y a eu des morts par dizaines et des blessés par centaines. Leur seul tort, ou péché pour puiser dans un registre justifiant toutes les horreurs et disculpant de toutes les crapuleries, c’est qu’ils voulaient vivre leur vie, sans faire de mal à personne.
Des touristes qui, dans leur amour pour la vie et pour leurs semblables, ont prévu de passer de bons moments dans cette Tunisie certes meurtrie et tout aussi cernée par des frontières à haut risque, mais qui n’en sert pas moins un modèle rarissime dans ce monde arabe secoué, dans bien de cas, par ce qu’on l’on a arbitrairement et trop maladroitement baptisé de « Printemps arabe ». Un printemps aux couleurs du sang. Un printemps synonyme de folie meurtrière.
D’autres morts et blessés par dizaines sont tombés à Koweït City. Ils n’étaient pas sur une plage, mais dans une mosquée. Qu’importe, il y avait une bonne raison de les tuer. Pour leur malheur, ils se réclamaient d’un autre courant que celui prôné par les tueurs. Il n’y a d’islam que celui des tueurs. Il ne peut y avoir de vie que celle voulue par Daesh. Il n’y a d’Etat que celui dit EI.
Ce même vendredi, le bilan aura été moins lourd en France. Statistiquement parlant, mais l’horreur est la même. Un seul mort, mais le scénario ayant accompagné cet assassinat est tout aussi insupportable. Le meurtrier ne s’est pas contenté d’étouffer sa victime. Il l’a décapitée, a accroché sa tête à des grilles, planté, à côté, des drapeaux daeshiens, avant de poser avec son « butin » et d’envoyer un selfie immortalisant son forfait. Il cherchait manifestement à s’ériger en héros, même avec un aussi « petit » bilan. Tellement petit que les commanditaires s’abstiennent de se l’approprier, comme ils l’ont fait pour les attentats de Sousse et de Koweït City.
Mais la signature est là. Ne serait-ce que par cet endoctrinement qu’il a subi au contact des salafistes lyonnais ou de ce voyage effectué en Syrie.
Plus le sang coule, plus la nébuleuse terroriste se montre déterminée, grisée qu’elle est par ses succès macabres.
Il faut bien se dire que Daesh, Al Qaïda et autres monstruosités ne sont pas sortis du néant. Il y a tout un environnement, tout un système, de gros moyens financiers et logistiques mis à la disposition de la bêtise et de la haine pour en faire ce qu’ils sont aujourd’hui.
Il est clair que le monstre a dépassé les visées et les desseins du maître. Mais il y en a qui n’ont toujours pas assimilé ces enseignements.
Exploiter sans rechigner, sans vergogne la religion à des fins politiques. Porter atteinte aux droits et libertés des citoyennes et citoyens en faisant valoir des arguments que l’on veut indiscutables. Se laisser offusquer par une production cinématographique, par une émission de télé, par des jambes dévoilées ou par des habits qui ne ressembleraient pas à une burka ou à un tchador… Ou encore permettre à de pseudo-cheikhs et autres minables prêcheurs de véhiculer des messages de haine et de franches incitations au meurtre…
Le but est on ne peut plus clair : « daeshiser » la société. Faites gaffe les Benkirane et consorts. A force de jouer avec le feu…