Les chauffeurs ont bel et bien imposé leur loi aux différentes catégories de voyageurs pris entre le marteau et l’enclume : des engagements pressants et cette grève qui n’a pas épargné la bourse des citoyens.
M.L, chauffeur de taxi dans la commune de Hanchane, ne se sent pas concerné par cette grève qui a paralysé certaines destinations.
Cependant, il se rallie au dossier revendicatif des syndicats. Mais le moment s’annonce opportun pour lui de renflouer sa caisse tarie par une saison pluviale qui a obligé les ruraux à rester chez eux pour un bon moment! Ce comportement opportuniste est constaté chez bon nombre de chauffeurs de taxi qui ont refusé d’adhérer à cette grève faute d’encadrement.
De l’autre côté de la gare routière, tout stagne au niveau des autocars qui se sont résignés à la décision de grève attendant des propositions meilleures de la part du ministère de l’Equipement et du Transport qu’ils accusent d’acharnement contre les chauffeurs.
“ La stratégie du ministère est hostile aux chauffeurs à qui on impute toute la responsabilité de la problématique de mortalité sur nos routes. C’est une question complexe liée aux infrastructures d’abord, aux modules de formation, à la corruption et au comportement des chauffeurs.
On ne peut pas régler une telle problématique en s’acharnant uniquement sur le maillon le plus faible de la chaîne!”, nous a déclaré un chauffeur d’un autocar à Essaouira.
Certaines sociétés de transport ont été obligées d’adhérer à la grève de peur d’être la cible de jets de pierres.
Deux de nos bus ont été endommagés ; des agresseurs n’hésitent pas à nous attaquer sans prendre en considération les conséquences de leurs actes que nous jugeons irresponsables, servant la terreur ! La décision de grève est un choix qu’on assume. Malheureusement, l’Etat n’a rien fait pour protéger les intérêts des non-grévistes”, affirme le chauffeur d’un autocar d’une société privée.
Effectivement, j’ai dû assister personnellement à une scène de vandalisme qui a ciblé un autocar ayant refusé de suivre le mouvement de grève de mars 2007.
A la sortie de la ville de Safi, six personnes ont attaqué le bus avec des pierres. Le chauffeur paniqué, avait failli prendre un coup en pleine figure. Un voyageur installé près de la fenêtre a été grièvement blessé à la tête.
La plainte déposée par le chauffeur auprès de services de la gendarmerie Royale à Sebt Gzoula, n’a abouti à rien, car les mystérieux avaient pris la poudre d’escampette.