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A son arrivée à Laâyoune, le diplomate avait été accueilli par le wali de la région accompagné du patron local de la Minurso. Ce dernier l'a conduit au siège de celle-ci où il est resté durant toute la journée.
La matinée du jeudi, Ross l'a consacrée, en grande partie, aux ONG représentant ceux qu'on appelle, désormais, les séparatistes de l'intérieur, avant d'avoir une séance de travail au siège de la municipalité de Laâyoune, suivie d'un déjeuner au domicile du président de ladite municipalité. Jeudi après-midi, Ross s'et rendu à la wilaya de Laâyoune où il était reçu par le wali en présence des présidents des conseils régionaux des trois wilayas sahariennes, et des chioukhs et notables sahraouis.
A la fin de la rencontre, le président du Conseil régional de la région Oued Eddahab-Lagouira, l'Usfpéiste Mami Boucif, a déclaré que lors de cette rencontre, ils se sont efforcés d'expliquer au diplomate qu'ils sont les seuls élus par les populations sahraouies; par conséquent, ils sont seuls à avoir le droit de s'exprimer aux noms de ces populations et défendre leurs intérêts. Ces intérêts, ajoute-t-il, ne peuvent être que dans le cadre de l'autonomie interne qui garantira aux Sahraouis tous leurs droits. M. Ross a écouté ses différents interlocuteurs, mais il a aussi posé des questions aux uns et aux autres. Parmi les représentants d'ONG reçus par Ross, la Ligue marocaine de protection de l'enfance à Laâyoune, dont la présidente à la tête d'une importante délégation, a eu des entretiens qui ont duré plus de deux heures. Deux heures durant lesquelles Azza Essallami s'est évertuée à défendre le fait que les Sahraouis ont, de tout temps, été représentés par les chioukhs des tribus ou par les membres de la Jemâa qu'ils élisent. Nul autre ne pouvait prétendre agir ou parler au nom des Sahraouis. Elle a, ensuite, dénoncé la situation des enfants que le Polisario exploite sur tous les plans. Pour demander de l'aide alimentaire, il s’appuie sur le soutien politique ou s’emploie à semer des troubles.
A noter que l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara a eu, au siège de la MINURSO, des entretiens avec des représentants de quatre associations totalement acquises aux thèses du Polisario. C'est la première fois qu'un médiateur de l'ONU au Sahara rencontre les polisariens de l'intérieur à Laâyoune. Osera-t-il faire la même chose avec les détracteurs de Mohamed Abdelaziz à Tindouf ?
La réponse est négative. C'est, en effet, ce que l'artiste musicien Najim Allal a appris à ses dépens. En vue de la visite de l'Américain, celui-ci s'est armé de sa guitare et a écrit sur une banderole qu'il revendiquait la liberté d'expression et de déplacement. Aussitôt, quatre miliciens l'embarquèrent manu militari à bord d'un véhicule tout terrain, vers une destination inconnue. Un autre militant sahraoui a écrit depuis Nouakchott, en Mauritanie où il est exilé, depuis deux ans, loin des siens restés dans les camps. Moustafa Salma Ould Sidi Mauloud a adressé une lettre à l'envoyé onusien, dénonçant les violations des droits de l'Homme, l'oppression et les restrictions que vivent les populations des camps.
Avant de s'envoler vers Laâyoune, Christopher Ross a eu des entretiens avec Omar Hadrami, un des membres fondateurs du Polisario, rentré au Maroc en 1989. Actuellement, il est wali directeur d'un département au ministère de l'Intérieur. Si c'est la première fois qu'un envoyé onusien s'entretient avec les séparatistes de l’intérieur, c’est également la première fois que l'envoyé personnel de Ban Ki-moon prend langue avec des anciens cadres du Polisario. Avant de couper le cordon ombilical avec ses anciens camarades des camps de Tindouf, il occupait le poste de représentant du Front auprès des Nations unies. Les relations entre Hadrami et Ross remontent, en effet, aux années 70. A l'époque, l'Américain était diplomate à l'ambassade de son pays à Alger. La rencontre avec Hadrami et celle qui était prévue avec Gajmoula Bent Abi mais qui n'a pas eu lieu, permettent de donner davantage de crédit aux positions marocaines.