Fêtards, circulez y a rien à voir !

Casa, Marrakech, Agadir et Tanger sous cloche


Chady Chaabi
Mardi 22 Décembre 2020

Dans la lignée de la majorité des pays européens, le Maroc redoute la période de fin d’année, propice aux fêtes et autres rassemblements en tout genre. Pour s’éviter un scénario catastrophe et une accélération de la propagation du Sars-Cov2, le gouvernement a en toute logique décidé d’étendre le couvre-feu, jusque-là établi à une échelle régionale, à l’ensemble du territoire national. Ainsi donc, aux quatre coins du Royaume et dès ce soir, les rues devront être désertes à partir de 21H, jusqu’à 6h du matin, sauf circonstances exceptionnelles. Une mesure phare mais qui n’a pas eu le retentissement escompté, notamment à Casablanca où le couvre-feu est instauré depuis des mois. Pour s’en persuader, il suffit de jeter un coup d’œil par la fenêtre le soir ou sur les bilans quotidiens du ministère de la Santé. Mais passons, puisqu’il y a une autre décision autrement plus surprenante. A savoir la fermeture totale des restaurants pour trois semaines à Casablanca, Agadir, Marrakech et Tanger. On imagine bien que cette décision passe mal auprès des restaurateurs, notamment par rapport à la durée. Trois semaines, c’est clairement plus qu’il n’en faut. Les restaurants des autres villes que celles précitées devront, quant à eux, fermer dès 20h. Rien de nouveau pour eux. Idem pour les commerces, cafés et autres grandes surfaces. Pour certains, ces décisions sont disproportionnées par rapport à la diminution du nombre de nouveaux cas recensés quotidiennement. Lundi, 877 cas Covid-19 ont été détectés. Mais si l’on compare ce chiffre au nombre de tests réalisés, soit 7000, on constate que le taux de contamination est toujours aussi inquiétant, au même titre que les 1.069 patients hospitalisés en soins intensifs ou en réanimation, dont 120 admissions supplémentaires entre dimanche et lundi. Bref, à l’évidence, le gouvernement tente de prévenir plutôt que guérir. Une tendance mondiale à la vigilance, justifiée encore plus par l’apparition du nouveau Covid N501Y, la nouvelle variante du Sars-Cov-2 qui fait trembler le monde, détectée au Royaume-Uni, face à laquelle l’Europe se barricade comme le reste du monde, dont le Maroc qui a suspendu ses liaisons aériennes avec l’île britannique. Sauf que voilà, il se pourrait que la décision ait été prise un poil trop tard. Après l’apparition de cas liés à cette nouvelle souche en Australie et au Danemark, entre autres pays, il semblerait que la nouvelle souche a d’ores et déjà gagné l’Italie, et peut-être même la France où les trains Eurostar en provenance de Londres desservaient encore avant-hier Paris. Mais que sait-on vraiment de cette variante du SarsCov-2 ? Si l’on se base sur les déclarations scientifiques, on s’oriente chaque jour un peu plus dans le sens d’une souche capable de se propager plus rapidement. Samedi dernier, Chris Whitty, le conseiller médical en chef pour l’Angleterre, a corroboré cette hypothèse : «En raison de la propagation rapide de la nouvelle variante, des données préliminaires de modélisation et de l’augmentation rapide des taux d’incidence dans le Sud-Est, le Groupe consultatif sur les menaces nouvelles et émergentes des virus respiratoires (Nervtag) considère maintenant que la nouvelle souche peut se propager plus rapidement». Dans ce cas, faut-il craindre pour autant une forme plus grave de la maladie ? Pour le moment, rien ne l’indique. Toujours d’après Chris Whitty : «Il n’existe actuellement aucune preuve suggérant que la nouvelle souche entraîne un taux de mortalité plus élevé». Et quid de ses potentiels effets sur l’efficacité des tests et des vaccins ? Malheureusement, l’un des changements de la nouvelle variante aurait un impact sur l’une des cibles utilisées par certains tests RTPCR, dans le cadre de la recherche du virus. Côté vaccin, «rien ne suggérait que celui de Pfizer-BioNTech, autorisé lundi par l’UE ne soit pas efficace contre la nouvelle variante», a rassuré le régulateur européen des médicaments, Emer Cooke. Un constat en phase avec celui des chercheurs britanniques et de l’OMS mais qui ne peut pour le moment être élargi aux autres vaccins candidats.


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