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Dans le même contexte, la députée socialiste a affirmé que le programme «Villes sans bidonvilles», lancé depuis 2004 dans le but d'éradiquer les bidonvilles à l'horizon 2010, se poursuit jusqu'à présent, avec un report continu de l'agenda de la mise en œuvre de ce programme, et une augmentation du nombre des familles bénéficiaires, et avec une mobilisation importante des ressources financières et des efforts administratifs sans atteindre les objectifs fixés dans les délais impartis, et sans éradiquer ce phénomène, ou du moins le rendre marginal dans l'espace urbain. Et la députée du Groupe socialiste de s’interroger sur les raisons de cet échec : Est-ce qu’il est dû à la fragilité des bases de référence qui encadrent le processus ? Ou à la manière dont le phénomène a été combattu ? Ou est-ce qu’il est dû à la difficulté de conclure des partenariats contractuels aux niveaux national et local ? Ou aux formules de financement adoptées dans ce programme ? Ou aux instances de gouvernance aux niveau national, régional et local dans leurs différentes interventions ? Ou est-ce qu’il est dû à tout cela, couplé d’une nouvelle culture qui gangrène notre société et son système de valeurs, à savoir la culture de "Hamza", qui est la même culture qui a produit des professionnels dans les opérations de relogement et des experts en l’exploitation illégale des programmes de l’Etat dans ce domaine?
Fatiha Saddas a présenté des chiffres qui montrent que rien n’a changé en dépit de la succession des programmes et stratégies gouvernementaux, puisqu’on a passé de 270.000 familles en 2004 à 472.723 en 2018 et que 280.000 dossiers ont été traités entre 2004 et 2018. «Ainsi, nous avons passé 14 ans, au lieu de 6 ans déjà fixé dans le programme, pour atteindre les objectifs», a relevé la députée socialiste, ajoutant que le nombre des habitants des bidonvilles a augmenté de façon spectaculaire, en dépit du grand effort dans le traitement des dossiers des bénéficiaires, avec une hausse moyenne annuelle de 10.669. Pour Fatiha Saddas, cela révèle la faiblesse des stratégies gouvernementales qui ambitionnent d’améliorer les conditions de vie de la population, en s'appuyant sur la garantie de logements décents comme un prélude à la lutte contre la précarité et la pauvreté.
Elle a, par ailleurs, souligné que les bénéficiaires des programmes de lutte contre les logements insalubres ont bénéficié de l’accès aux services de base comme l'eau potable, l'électricité et l'assainissement, mais en revanche les nouveaux quartiers accueillant les habitants des bidonvilles se sont transformés en foyers de chômage et de phénomènes sociaux négatifs, en l'absence des équipements et services de base tels que la santé, l'éducation, les divertissements et la sécurité. Cela reflète, selon la députée socialiste, l'absence de transversalité des différents programmes gouvernementaux concernant la problématique des bidonvilles, ce qui rend difficile la réussite des programmes mis en œuvre et leur acceptation par les bénéficiaires. Fatiha Saddas a conclu qu'il existe une grande ambiguïté concernant la détermination des responsabilités dans la programmation et la mise en œuvre, les pouvoirs des secteurs concernés, les rôles du groupe Al Omarne et des élus, ainsi que l'absence de transversalité dans les objectifs et les priorités.
Elle a noté qu'il y a des lacunes importantes qu’il faut corriger, en révisant la gestion de ces programmes depuis l'identification des besoins jusqu'à la réalisation des projets, surtout à la lumière de l'épuisement de l'immobilier public et du déséquilibre financier important de plusieurs de ces programmes, sachant que toute politique publique face à un logement insalubre reste sans effet, à moins que les problèmes économiques et sociaux des habitants concernés soient traitées et les causes du phénomène combattues à la racine.
H. T