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«Jugement d’une femme», «La chambre noire», ou encore «Où vas-tu Moshé?», autant de films remarquables que l’on doit
au réalisateur
et producteur
accompli Hassan Benjelloun. Fort du succès des «Oubliés de l’histoire» sorti récemment en salles, Benjelloun a été membre du jury
du concours
de scénarios
organisé en marge de la septième édition du Festival du film transsaharien qui s’est achevé dimanche dernier
à Zagora. C’est
en cette qualité, qu’Hassan Benjelloun a bien voulu répondre aux questions de Libé.
Libé : Qu’a représenté pour vous cette participation au jury du concours de scénarios? Quel bilan faites-vous de cette expérience?
Hassan Benjelloun : Faire partie de ce jury me fait grandement plaisir. Ce concours de scénarios représente pour moi un rêve, car je suis persuadé qu’il va donner à ce Festival une valeur ajoutée et qu’il va contribuer à sa promotion à l’international. Désormais, les personnes qui seront amenées à écrire des scénarios autour du Sahara auront envie de le proposer au Festival du film transsaharien afin de remporter un prix qui pourrait leur permettre de produire leur film. Cette année, nous avons reçu dix scénarios d’auteurs internationaux. L’avantage est que tous ces scénaristes en herbe ont été encadrés pendant quelques jours par des professionnels qui ont pu les épauler avant qu’ils ne nous fournissent leurs textes définitifs.
«Les sandales d’Ayyoub» qui a remporté le grand prix du jury cette année, sera produit par l’Association Zagora du film transsaharien, ce qui représente une grande opportunité.
Qu’est-ce qui différencie le festival du film transsaharien des autres festivals marocains? Quelle évolution constatez-vous au fil des années?
La spécificité de cette rencontre internationale est principalement le fait qu’elle se déroule à Zagora et que la thématique du désert soit devenue récurrente. L’évolution du Festival est palpable. La qualité des partenaires s’améliore. En témoigne la présence de John Mc Nulty (scénariste et cinéaste américain) en tant que président de jury et de Christine Gervais (productrice canadienne) en tant que membres. La communication s’améliore également avec une visibilité plus grande grâce à la présence de nombreux médias. Cependant le choix des films programmés doit être encore amélioré.
Quels sont les impacts d’un tel Festival sur la ville de Zagora?
Le Festival a déjà et va avoir à l’avenir des retombées intéressantes sur la ville de Zagora. De nombreux scénaristes font le déplacement, car la région jouit d’un fort potentiel cinématographique. Par ailleurs, le festival représente désormais un rendez-vous culturel annuel incontournable pour les habitants de la ville. Il permet ainsi de sensibiliser les citoyens au cinéma et d’élargir leurs horizons en leur proposant des films comportant des scènes auxquelles ils ne sont pas habitués. Il ne faut en aucun cas céder à la pression de certains qui voudraient censurer certains films, car ce festival permet d’ouvrir les esprits de tous.
Que ressentez-vous face au succès de votre dernier film : «Les oubliés de l’histoire» resté près de trois mois à l’affiche?
Je suis fier et ravi de ce succès. C’est un film qui ne laisse personne indifférent puisqu’il traite de sujets (principalement la prostitution) qui touchent l’ensemble des Marocains. J’espère aujourd’hui que le film va être exporté à l’étranger. Il va sortir prochainement en Belgique et en Algérie, et je suis en pourparlers pour une diffusion en France.
Quelles sont aujourd’hui, selon vous, les perspectives pour le cinéma marocain?
De plus en plus de salles de cinéma ferment leurs portes et cela n’est pas sans impact pour le cinéma marocain. A titre d’exemple, mon premier film «La fête des autres» est sorti en trois copies dans les années 90. «Yarit» en cinq copies. En 2000 «Jugement d’une femme» est sorti en 18 copies, puis peu à peu il y a eu un essoufflement dû aux fermetures de salles. «La chambre noire» est sorti en seulement 8 copies tandis qu’il y en a sept pour «Les oubliés de l’histoire».
Le piratage de films n’explique pas le manque de salles de cinéma. Il y a également un réel problème de pouvoir d’achat. Il n’existe au Maroc aucune réduction ni pour les étudiants, ni pour les retraités. Cela ne les incite pas à venir dans des salles qui sont de moins en moins sécurisées, et de moins en moins entretenues. J’espère que nous trouverons une solution à ce problème.
au réalisateur
et producteur
accompli Hassan Benjelloun. Fort du succès des «Oubliés de l’histoire» sorti récemment en salles, Benjelloun a été membre du jury
du concours
de scénarios
organisé en marge de la septième édition du Festival du film transsaharien qui s’est achevé dimanche dernier
à Zagora. C’est
en cette qualité, qu’Hassan Benjelloun a bien voulu répondre aux questions de Libé.
Libé : Qu’a représenté pour vous cette participation au jury du concours de scénarios? Quel bilan faites-vous de cette expérience?
Hassan Benjelloun : Faire partie de ce jury me fait grandement plaisir. Ce concours de scénarios représente pour moi un rêve, car je suis persuadé qu’il va donner à ce Festival une valeur ajoutée et qu’il va contribuer à sa promotion à l’international. Désormais, les personnes qui seront amenées à écrire des scénarios autour du Sahara auront envie de le proposer au Festival du film transsaharien afin de remporter un prix qui pourrait leur permettre de produire leur film. Cette année, nous avons reçu dix scénarios d’auteurs internationaux. L’avantage est que tous ces scénaristes en herbe ont été encadrés pendant quelques jours par des professionnels qui ont pu les épauler avant qu’ils ne nous fournissent leurs textes définitifs.
«Les sandales d’Ayyoub» qui a remporté le grand prix du jury cette année, sera produit par l’Association Zagora du film transsaharien, ce qui représente une grande opportunité.
Qu’est-ce qui différencie le festival du film transsaharien des autres festivals marocains? Quelle évolution constatez-vous au fil des années?
La spécificité de cette rencontre internationale est principalement le fait qu’elle se déroule à Zagora et que la thématique du désert soit devenue récurrente. L’évolution du Festival est palpable. La qualité des partenaires s’améliore. En témoigne la présence de John Mc Nulty (scénariste et cinéaste américain) en tant que président de jury et de Christine Gervais (productrice canadienne) en tant que membres. La communication s’améliore également avec une visibilité plus grande grâce à la présence de nombreux médias. Cependant le choix des films programmés doit être encore amélioré.
Quels sont les impacts d’un tel Festival sur la ville de Zagora?
Le Festival a déjà et va avoir à l’avenir des retombées intéressantes sur la ville de Zagora. De nombreux scénaristes font le déplacement, car la région jouit d’un fort potentiel cinématographique. Par ailleurs, le festival représente désormais un rendez-vous culturel annuel incontournable pour les habitants de la ville. Il permet ainsi de sensibiliser les citoyens au cinéma et d’élargir leurs horizons en leur proposant des films comportant des scènes auxquelles ils ne sont pas habitués. Il ne faut en aucun cas céder à la pression de certains qui voudraient censurer certains films, car ce festival permet d’ouvrir les esprits de tous.
Que ressentez-vous face au succès de votre dernier film : «Les oubliés de l’histoire» resté près de trois mois à l’affiche?
Je suis fier et ravi de ce succès. C’est un film qui ne laisse personne indifférent puisqu’il traite de sujets (principalement la prostitution) qui touchent l’ensemble des Marocains. J’espère aujourd’hui que le film va être exporté à l’étranger. Il va sortir prochainement en Belgique et en Algérie, et je suis en pourparlers pour une diffusion en France.
Quelles sont aujourd’hui, selon vous, les perspectives pour le cinéma marocain?
De plus en plus de salles de cinéma ferment leurs portes et cela n’est pas sans impact pour le cinéma marocain. A titre d’exemple, mon premier film «La fête des autres» est sorti en trois copies dans les années 90. «Yarit» en cinq copies. En 2000 «Jugement d’une femme» est sorti en 18 copies, puis peu à peu il y a eu un essoufflement dû aux fermetures de salles. «La chambre noire» est sorti en seulement 8 copies tandis qu’il y en a sept pour «Les oubliés de l’histoire».
Le piratage de films n’explique pas le manque de salles de cinéma. Il y a également un réel problème de pouvoir d’achat. Il n’existe au Maroc aucune réduction ni pour les étudiants, ni pour les retraités. Cela ne les incite pas à venir dans des salles qui sont de moins en moins sécurisées, et de moins en moins entretenues. J’espère que nous trouverons une solution à ce problème.