“Le cinéma africain est honorable, il est cousu à la main, c’est de la haute couture”
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Membre du jury de la 14ème édition du Festival du cinéma africain de Khouribga, BalufuBakupa-Kanyinda est aussi scénariste,
producteur et poète.
Libé : Veillez vous présenter au près de nos lecteurs
BalufuBakupa-Kanyinda : Je suis BalufuBakupa-kanyinda, réalisateur congolais. Je travaille à Kinshasa et à Bruxelles, quelques fois aux Etats-Unis. Je suis cinéaste et je produis des films.
Est-ce la première fois que vous venez au Festival de Khouribga ?
C’est la première fois que je viens à Khouribga et j’ai découvert que l’endroit est merveilleux. Je suis assez triste, ça fait quatre fois qu’on m’invite, mais je n’ai jamais été libre. Moi, j’ai une grande amitié avec Nour-Eddine Sail que je connais depuis plusieurs années et avec qui j’ai tissé un lien fort d’amitié et de fraternité. Chaque fois qu’on m’invitait, je n’étais pas libre, j’avais des engagements ailleurs. Cette année, je me suis libéré pour être ici. Je suis très fier et très honoré de découvrir Khouribga. Je connais le Maroc, je me sens très proche de cette terre marocaine en tant que Congolais. Je suis très content d’être au Festival de Khouribga.
Vous êtes membre du jury de la 14ème édition du FCAK. N’est-ce pas une grande responsabilité?
C’est une très grande responsabilité professionnelle parce que c’est une délégation de pouvoir du milieu professionnel qui doit sélectionner un certain nombre de personnes pour leur donner un palmarès. Vous savez qu’un palmarès est subjectif, rien n’est donc parfait sur terre ; mais c’est une lourde responsabilité parce que les camarades, les collègues qui ont des films en compétition attendent de nous quelque chose. Les cinéphiles s’attendent également à un palmarès qui correspond à leurs émotions. Quelquefois aussi entre les membres du jury et le public, il n’y a pas de convergence d’idées. J’espère que les palmarès seront pleins de créativité et de talent.
Comment trouvez-vous le cinéma africain?
Les cinématographies africaines ont encore du chemin à faire. Dans plusieurs pays du continent, il n’y a pas encore d’institutions fortes qui pourront porter l’imaginaire africain sur les écrans. En tout cas, le cinéma africain est un cinéma honorable, c’est un cinéma qui est presque cousu à la main, c’est de la haute couture, c’est un cinéma rare. Donc, Il faut beaucoup de respect et de reconnaissance parce que nous faisons un travail difficile, dans un environnement économique et politique difficile où souvent nos politiques ne comprennent pas la représentation de nos imaginaires. Un pays qui n’a pas de cinéma est comme un ordinateur qui n’a pas de mémoire. Je pense que les cinéastes africains méritent les honneurs et le respect dans la mesure où ils font brillamment un travail difficile dans des conditions difficiles.
Etes-vous d’accord avec ceux qui disent que les festivals font survivre le cinéma africain ?
Non, Je ne suis pas d’accord parce que tous les festivals du monde sont les héritiers des ciné-clubs et sans ciné-club il n’y a pas de cinéphilie. Donc, les festivals font partie du circuit.
Il n’y a pas que l’affaire commerciale parce que la relation du cinéaste avec le public lors d’un festival, est une relation privilégiée et on ne peut pas parler de survie. Le cinéma a besoin d’un public cinéphile et non d’un public qui est en relation avec la billetterie. Un public qui vient à la rencontre d’une culture.
Qu’est- ce pour vous un bon film ?
Un bon film, c’est un film qui me rend heureux.
Un bon film doit traiter des sujets qui parlent du quotidien africain ?
Le cinéma, ce n’est pas de la réalité. Le cinéma, c’est une intermédiation entre la réalité et l’imaginaire. Son rôle est de cultiver la beauté et le bonheur. Il faut que le peuple s’élève au-dessus du quotidien pour être heureux, pour rêver ; il ne faut pas rêver d’être pauvre, rêver d’être heureux, c’est ça le rôle du cinéma.
Les gouvernements doivent s’investir dans le cinéma ou les bidonvilles ?
On doit d’abord investir dans l’être humain, le construire et c’est le vrai investissement.
Etes –vous content des films que vous avez produits ?
On ne peut pas produire des choses si on n’est pas heureux, mais il faut faire des choses sans chercher la perfection car si on la cherche, on s’achemine vers la mort.
Nous sommes sur le chemin de la perfection, donc nous allons vers la mort.
Avez-vous des ambitions, des projets ?
J’ai beaucoup de projets et beaucoup d’ambition. Je suis en train de me battre pour acquérir quatre salles de cinéma à Kinshasa qui compte dix millions d’habitants et où il n’y a aucune salle de cinéma. Je cherche des partenaires, des subventions pour acquérir ces salles. Dans tout le grand Congo, il n’y a aucun écran. On doit suivre l’exemple du Maroc en termes d’investissement et de production; là on doit rendre hommage à Nour- Eddine Sail. Aujourd’hui, le Maroc est un exemple pour l’Afrique et dont nous devons nous inspirer. Quand vous dites qu’on doit investir dans les bidonvilles ou le cinéma, le gouvernement marocain a prouvé qu’il peut s’investir dans le cinéma et les bidonvilles, mais le grand investissement c’est la construction de l’être humain.
producteur et poète.
Libé : Veillez vous présenter au près de nos lecteurs
BalufuBakupa-Kanyinda : Je suis BalufuBakupa-kanyinda, réalisateur congolais. Je travaille à Kinshasa et à Bruxelles, quelques fois aux Etats-Unis. Je suis cinéaste et je produis des films.
Est-ce la première fois que vous venez au Festival de Khouribga ?
C’est la première fois que je viens à Khouribga et j’ai découvert que l’endroit est merveilleux. Je suis assez triste, ça fait quatre fois qu’on m’invite, mais je n’ai jamais été libre. Moi, j’ai une grande amitié avec Nour-Eddine Sail que je connais depuis plusieurs années et avec qui j’ai tissé un lien fort d’amitié et de fraternité. Chaque fois qu’on m’invitait, je n’étais pas libre, j’avais des engagements ailleurs. Cette année, je me suis libéré pour être ici. Je suis très fier et très honoré de découvrir Khouribga. Je connais le Maroc, je me sens très proche de cette terre marocaine en tant que Congolais. Je suis très content d’être au Festival de Khouribga.
Vous êtes membre du jury de la 14ème édition du FCAK. N’est-ce pas une grande responsabilité?
C’est une très grande responsabilité professionnelle parce que c’est une délégation de pouvoir du milieu professionnel qui doit sélectionner un certain nombre de personnes pour leur donner un palmarès. Vous savez qu’un palmarès est subjectif, rien n’est donc parfait sur terre ; mais c’est une lourde responsabilité parce que les camarades, les collègues qui ont des films en compétition attendent de nous quelque chose. Les cinéphiles s’attendent également à un palmarès qui correspond à leurs émotions. Quelquefois aussi entre les membres du jury et le public, il n’y a pas de convergence d’idées. J’espère que les palmarès seront pleins de créativité et de talent.
Comment trouvez-vous le cinéma africain?
Les cinématographies africaines ont encore du chemin à faire. Dans plusieurs pays du continent, il n’y a pas encore d’institutions fortes qui pourront porter l’imaginaire africain sur les écrans. En tout cas, le cinéma africain est un cinéma honorable, c’est un cinéma qui est presque cousu à la main, c’est de la haute couture, c’est un cinéma rare. Donc, Il faut beaucoup de respect et de reconnaissance parce que nous faisons un travail difficile, dans un environnement économique et politique difficile où souvent nos politiques ne comprennent pas la représentation de nos imaginaires. Un pays qui n’a pas de cinéma est comme un ordinateur qui n’a pas de mémoire. Je pense que les cinéastes africains méritent les honneurs et le respect dans la mesure où ils font brillamment un travail difficile dans des conditions difficiles.
Etes-vous d’accord avec ceux qui disent que les festivals font survivre le cinéma africain ?
Non, Je ne suis pas d’accord parce que tous les festivals du monde sont les héritiers des ciné-clubs et sans ciné-club il n’y a pas de cinéphilie. Donc, les festivals font partie du circuit.
Il n’y a pas que l’affaire commerciale parce que la relation du cinéaste avec le public lors d’un festival, est une relation privilégiée et on ne peut pas parler de survie. Le cinéma a besoin d’un public cinéphile et non d’un public qui est en relation avec la billetterie. Un public qui vient à la rencontre d’une culture.
Qu’est- ce pour vous un bon film ?
Un bon film, c’est un film qui me rend heureux.
Un bon film doit traiter des sujets qui parlent du quotidien africain ?
Le cinéma, ce n’est pas de la réalité. Le cinéma, c’est une intermédiation entre la réalité et l’imaginaire. Son rôle est de cultiver la beauté et le bonheur. Il faut que le peuple s’élève au-dessus du quotidien pour être heureux, pour rêver ; il ne faut pas rêver d’être pauvre, rêver d’être heureux, c’est ça le rôle du cinéma.
Les gouvernements doivent s’investir dans le cinéma ou les bidonvilles ?
On doit d’abord investir dans l’être humain, le construire et c’est le vrai investissement.
Etes –vous content des films que vous avez produits ?
On ne peut pas produire des choses si on n’est pas heureux, mais il faut faire des choses sans chercher la perfection car si on la cherche, on s’achemine vers la mort.
Nous sommes sur le chemin de la perfection, donc nous allons vers la mort.
Avez-vous des ambitions, des projets ?
J’ai beaucoup de projets et beaucoup d’ambition. Je suis en train de me battre pour acquérir quatre salles de cinéma à Kinshasa qui compte dix millions d’habitants et où il n’y a aucune salle de cinéma. Je cherche des partenaires, des subventions pour acquérir ces salles. Dans tout le grand Congo, il n’y a aucun écran. On doit suivre l’exemple du Maroc en termes d’investissement et de production; là on doit rendre hommage à Nour- Eddine Sail. Aujourd’hui, le Maroc est un exemple pour l’Afrique et dont nous devons nous inspirer. Quand vous dites qu’on doit investir dans les bidonvilles ou le cinéma, le gouvernement marocain a prouvé qu’il peut s’investir dans le cinéma et les bidonvilles, mais le grand investissement c’est la construction de l’être humain.