Une année qui s'annonce difficile pour les importations marocaines de blé tendre. C'est dans ce contexte que le colloque  franco-marocain des céréales s'est tenu mardi à Casablanca.
    	Les quelque 300 participants à cette 15ème édition qui se sont déplacés en grand nombre pour promouvoir les produits français ont abordé plusieurs sujets dont «l'offre céréalière française pour cette année 2012» suite à une récolte qui a atteint 36,1 millions de tonnes.
    	Le Maroc qui a été durement affecté par la sécheresse n'a produit que 1,4 million de tonnes de blé tendre et 2,6 millions de tonnes de blé dur cette année. Il a été dans l'obligation de lancer un appel d'offres pour l'achat de plus de 4 millions de tonnes de blé tendre. 
    	Pour Thierry De Boussac, directeur de Nidera France, «les anomalies climatiques ont  durement affecté l'ensemble des produits».
    	Intervenant à propos de la situation du marché international des céréales, il a précisé que la campagne 2011-2012 a été «rythmée au niveau international par les aléas du climat»,  en indiquant que «les deux pôles d'instabilité majeurs sont  la mer Noire et les Etats-Unis » avec un bilan incertain pour toutes les cultures. Concernant le maïs, il a fait état d'une baisse de la production qui a touché tous les pays de l'hémisphère Nord (Etats-Unis, Russie, Union européenne) avec des prévisions revues à la baisse pour la campagne 2012-2013 à -38,6 million de tonnes. 
    	Le directeur de Nidera  a également souligné que la mauvaise campagne du maïs obligera le Maroc  à accroître ses importations en provenance du Brésil, tout en renforçant celles d'Argentine pour répondre à la demande locale. 
    	Le blé tendre qui constitue 60 % des aliments de base consommés au Maroc n'échappe pas à la règle. Selon M. De Boussac, il y aurait «un écart important entre la production et la consommation à  cause de la mauvaise récolte de cette année en mer Noire» et avec des stocks au plus bas depuis 2007 sur l'ensemble des marchés d'exportation. Seuls les Etats-Unis et les pays asiatiques  échappent à la règle avec des statistiques au vert à +2,1 millions de tonnes de disponibilités à l'export  pour  les Américains,  +7 millions de tonnes pour l'Inde et +0,1 million de tonnes pour la Chine.
    	Ce colloque a aussi permis aux exposants français de mettre en valeur leurs produits et de vanter la qualité de leur blé. 
    	Quant à Jean-Pierre Leygue, président de France export céréales, il  a affirmé que « les importations marocaines de blé français devraient rester dans les mêmes normes à 50 % avec une tendance à la hausse au cours de la campagne 2012-2013 ». 
    	Concernant l'impact des augmentations de  prix enregistrées au niveau international, Bouchaib El Haddaj, président de la Fédération nationale des négociants en céréales et légumineuses, a déclaré que «ces hausses n'auront aucun effet sur le consommateur marocain. Le prix de la baguette de pain restera fixé à 1,20 DH l'unité vu que l'Etat compensera la différence si les prix flambent». Concernant les petits producteurs, M. El Haddaj a affirmé que «les petits producteurs vont en tirer un bénéfice certain parce qu'il y a une interaction entre les prix internationaux et les prix locaux dans la mesure où le prix de référence sur le marché national est de 290 DH cette année».