Comment peut-on passer son bac dans un pays dont les autorités nous somment de le quitter juste après ? C’est le cas de la jeune Marocaine Hajar, 19 ans, dont le cas est loin d’être isolé. Chaque année, c’est la même histoire. Et c’est devenu même systématique …
De quoi s’agit-il ? Alors qu’elle s’apprêtait à passer son bac au lycée Racine de Paris, Hajar a été saisie par courrier officiel émanant des autorités françaises, l’invitant à quitter le territoire dans les trente jours suivants! Une expulsion pure et dure d’une élève qui entendait passer en premier son examen. Chose vraiment difficile : “Je pense l’avoir totalement raté, j’étais très perturbée”, avait-elle déclaré à l’agence Reuters. Un recours en justice s’imposait. Avec son avocate, Hajar, fille d’un Marocain établi en France depuis 1962, essaye de convaincre les autorités françaises qu’elle pourrait continuer ses études et qu’elle ne constitue aucun danger, invoquant les témoignages de ses profs et son avenir prometteur. D’ailleurs, elle vient d’être acceptée à Medisup pour y préparer les concours de médecine.
Dans son lycée, une mobilisation générale a été déclenchée. Ses professeurs, son CPE et ses collègues ont tous lancé une pétition contre son expulsion. Sur une page facebook créée dans ce sens, on peut lire : “Après Leonarda et Khatchik, c’est Hajar qui se trouve dans la même situation”. La loi française protège les mineurs jusqu’à l’âge de 18 ans, après quoi ils sont sommés de quitter le territoire. Aujourd’hui jeudi, Hajar et son avocate se présenteront devant les juges dans une nouvelle audience. Elles veulent éviter le pire et obtenir une suspension de la décision du 12 juin ainsi qu’une carte de séjour temporaire d’une validité d’un an, renouvelable.
Si ce n’est pas trop demander à la France des droits de l’Homme.