Driss El Yazami, président du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), a exhorté, lundi dernier, le Maroc à abolir la peine de mort, mais le PJD continue vaille que vaille à s’opposer à cette demande qui ne date pas d’aujourd’hui.
El Yazami a souligné, lors de la présentation d'un rapport devant le Parlement, la "nécessité de mettre en œuvre l'abolition de la peine de mort".
Ce dernier a fait valoir que la mesure figurait parmi "les principales recommandations institutionnelles de l'Instance équité et réconciliation", instaurée en 2004 afin de se pencher sur les violations des droits de l'Homme lors des décennies précédentes.
Une prise de position qui intervient peu de temps après celle, contraire, exprimée par le ministre de la Justice et des Libertés, Mustapha Ramid. "J'affirme qu'il n'y a rien dans les lois internationales qui impose l'abolition de la peine de mort", a-t-il déclaré à la mi-mai devant le Parlement. "Aux 200 parlementaires qui veulent l'abolir, je vous dis «vous êtes libres de le faire» mais nous, au gouvernement, nous avons une autre opinion, c'est de réduire le nombre de crimes passibles de la peine de mort", avait-il ajouté.
Le ministre pjdiste se référait au "Réseau des parlementaires contre la peine de mort", créé début 2013 et qui compterait quelque 210 membres. En plus de ses actions au niveau du Parlement, le réseau se dit déterminé à agir sur tous les plans pour amener le Maroc à ratifier le deuxième protocole facultatif relatif à l’abolition de cette peine ainsi qu'au statut de la Cour pénale. A cela s’ajoute la nécessité de l’adoption du projet de résolution portant sur l’instauration d’un moratoire universel sur les exécutions de la peine de mort.
Il convient, par ailleurs, de préciser que Driss El Yazami a également réaffirmé, lundi devant le Parlement, la nécessité de faire "toute la lumière sur les cas en suspens de disparitions forcées, dont celui de Mehdi Ben Barka", dont le sort n'a jamais été élucidé. La persistance d'un "usage disproportionné de la force" et "l'arrestation abusive de militants des droits de l'Homme lors de manifestations pacifiques" ont aussi figuré parmi les points soulevés par le président du CNDH.