Visite inopinée et largement critiquée de El Houssaine Louardi, ministre de la Santé, au Centre hospitalier provincial Sidi Mohammed Ben Abdellah à Essaouira. Une visite qualifiée de protocolaire par les représentants de la société civile qui en ont gardé un goût amer de «déjà-vu».
«C’est malheureux de voir le ministre de la Santé se contenter du programme officiel taillé sur mesure pour dissimiler l’image terne et dramatique du CHP d’Essaouira. Les services ont été badigeonnés et nettoyés et les appareils, constamment en panne, remis en service ! », s’est indigné un acteur associatif.
Sous prétexte qu’il devait prendre part aux «dourouss Hassania», Louardi a refusé de rencontrer les représentants de la société civile qui s’est organisée en une coordination locale pour le droit aux services sanitaires.
«Le ministre de la Santé vient de visiter une structure sanitaire malade sans s’en rendre compte ! Nous n’avons cessé de clamer haut et fort les innombrables irrégularités enregistrées au niveau du CHP mais sans le moindre feed-back du ministère qui vient de confirmer aujourd’hui sa politique de la sourde oreille », nous a déclaré un citoyen non sans amertume
Effectivement, des problèmes structurels ternissent encore l’image du CHP. Car, outre le problème des infrastructures, des équipements et des moyens mis à la disposition du staff médical afin d’accomplir sa mission dans les normes requises, le comportement irresponsable de certains médecins et infirmiers continue de susciter l’indignation des usagers qui se retrouvent entre le marteau d’un hôpital souffrant et l’enclume du déficit en médecins spécialistes privés.
«Les services compétents doivent revoir la carte sanitaire de la région Marrakech-Tensift-El Haouz. Nous assistons à une grande concentration de médecins spécialistes privés dans la ville ocre tandis qu’Essaouira continue à trainer un grand déficit en la matière. Chaque consultation ou analyse coûte actuellement les yeux de la tête aux habitants de la province, obligés à se déplacer vers Marrakech, Safi, Agadir ou même Casablanca pour se faire soigner », affirme un acteur associatif.