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Egypte : Elections sur fond d’accusations de fraudes


MAP
Jeudi 30 Décembre 2010

L’année 2010 s’achève pour l’Egypte sur une polémique autour de la crédibilité des législatives du 28 novembre et 5 décembre, marquées par une victoire écrasante du Parti national démocrate (PND- au pouvoir) et le retrait des principales forces d’opposition, le néo-Wafd et les Frères musulmans.
Ces élections ont permis au PND et à ses forces montantes de consolider leur domination parlementaire dans le cadre d’une Assemblée, qualifiée par les forces d’opposition de « docile pour préparer la présidentielle de 2011 ».
En chiffres, le PND a recueilli 420 sièges des 504 ouverts à la compétition électorale (le scrutin a été annulé pour 4 autres sièges). Il a raflé ainsi plus de 83 % des sièges, contre 34 % lors des législatives de 2005, renforçant sa domination sur une Assemblée où les islamistes sont désormais absents et l’opposition laïque marginalisée, sur fond d’accusations de « fraude massive » réfutées par le pouvoir.
Néanmoins, ce score se gonfle pour atteindre 93 % suite à un autre calcul qui compte les «indépendants PND », soit les membres du parti qui se sont représentés au scrutin en dehors de la liste officielle du parti.
Ce sont d’ailleurs ces « indépendants» qui ont permis au parti au pouvoir d’obtenir la majorité au Parlement il y a 5 ans, pour sauter à 70 %.
Selon certains observateurs, le pouvoir s’est « retrouvé dans l’embarras « suite à ces résultats vu ses  faux calculs » Dans sa tactique interne, Le PND s’était fixé comme objectif de mettre sur les bancs l’opposition islamique, incarnée par les Frères musulmans, mais a fini par éliminer aussi l’opposition laïque. Les six partis politiques, qui ont réussi à mettre le pied sous la voûte, n’ont obtenu, tous rassemblés, que 15 sièges.
Le néo-Wafd, la principale formation libérale du pays, a décidé de suspendre ses membres élus (7 députés), suite à sa décision aux côtés du Nassérien et des Frères musulmans de se retirer de la course entre les deux tours.
La nouvelle chambre ne compte qu’un seul député issu des Frères musulmans, en procès interne avec le groupe, qui est interdit mais toléré, pour violation de la décision de la confrérie, qui détenait un cinquième des sièges dans l’Assemblée sortante.
En réaction à ces accusations de fraudes et d’irrégularités ayant entaché le processus électoral, le président égyptien Hosni Moubarak a souligné que des dépassements et des «attitudes négatives» ont été signalés chez certains candidats et partisans, faisant savoir néanmoins que les élections se sont déroulées, dans la plupart des circonscriptions « conformément à la loi et loin de toute violence et déviation ».
Attaquant les formations politiques ayant boycotté le scrutin, M. Moubarak a souligné qu’il aurait préféré que les partis de l’opposition obtiennent de meilleurs résultats.
« J’aurais préféré que les partis de l’opposition ne gâchent pas leurs efforts dans la polémique autour du boycott des élections, puisqu’ils y participent et qu’ensuite certains annoncent leur retrait en mettant en doute les résultats », a déclaré le président Moubarak devant les députés de sa formation.
Une vingtaine d’anciens députés égyptiens de l’opposition, candidats malheureux aux dernières législatives, ont annoncé à leur tour la création d’un « Parlement alternatif » pour protester contre ce qu’ils qualifient de « fraudes massives » lors de ces législatives.
Une trentaine de manifestants se sont joints aux anciens parlementaires, réclamant que le scrutin soit invalidé en arguant de fraudes massives.
Pour la Coalition indépendante pour l’observation des élections, « les violations ayant émaillé ces élections ramènent l’Egypte au moins quinze ans en arrière ».
Elle appelle le président Hosni Moubarak à dissoudre le nouveau parlement et tenir de nouvelles élections supervisées par un organisme budgétaire indépendant à même de faire respecter des règles minimales de transparence et d’équité.
Les appels lancés par l’opposition, des indépendants et des politiciens en faveur du président pour dissoudre le nouveau Parlement et tenir de nouvelles élections supervisées par les juges ont trouvé la sourde oreille.
Quelque 4.000 procès ont déjà été intentés contre le Parlement et ses membres accusant le régime et ses institutions, alors que les autorités se sont engagées à examiner les plaintes, en soulignant toutefois que ces fraudes « présumées « n’altéraient pas le résultat global des élections.
Nonobstant ces accusations et critiques concernant le processus électoral et qui ont fragilisé aux yeux de certains observateurs le pays, 2011 s’annonce, elle-aussi, comme une année charnière et riche en événements politiques pour un pays s’apprêtant à organiser l’élection présidentielle. 


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