Polisario et Al-Qaeda se donnent la main


MAP
Vendredi 31 Décembre 2010

L’ampleur internationale qu’est en train de prendre le groupe terroriste d’Al-Qaeda dans le Maghreb Islamique (AQMI) et sa collusion avec le Polisario ont été pointées du doigt, en cette année 2010 aux Etats-Unis, où experts et principaux médias soutiennent qu’AQMI veut faire du Sahara «le prochain Afghanistan».
Revenant sur les incidents survenus dernièrement à Laâyoune, le New York Times décrit, dans une récente édition, des bandes de «voyous armés de machettes qui ont détourné une manifestation pacifique de son objet», en spéculant sur l’«implication de militants d’Al-Qaeda» dans ces événements.
La publication revient, à ce propos, sur l’enregistrement vidéo qui donne à voir des scènes «macabres» de ces bandes armées, en s’arrêtant sur «un individu au visage cagoulé en train de trancher la gorge d’un agent de l’ordre marocain couché face contre terre et un autre qui urinait sur le cadavre d’un pompier».
«Ces méthodes d’exécution sauvage et préméditée nourrissent les spéculations sur l’implication de militants d’Al-Qaeda», relève la publication américaine, qui a illustré cet article de la photo des parents en pleurs d’un des agents de l’ordre assassiné par ces milices armées. D’autres «Majors» de la scène médiatique US que sont CBS News, Fox News, CBN News, en passant par l’Associated Press n’ont pas manqué de relever dernièrement qu’«un ancien haut responsable» du Polisario du nom de Omar Ould Sid Ahmed Hama, alias «Omar Sahraoui», avait rejoint les rangs d’AQMI et pris part à des opérations d’enlèvement de ressortissants occidentaux opérées dans le Sahel.
Pour le premier vice-président du Comité national pour la politique américaine, Peter Pham, «le cas d’Ould Hama constitue une parfaite illustration des capacités grandissantes d’AQMI et de l’utilisation de ses nouvelles ressources financières pour recruter des mercenaires aguerris».
Appel d’AQMI aux
mercenaires du Polisario
«En faisant justement appel aux mercenaires du Polisario, qui sont généralement plus expérimentés que les recrues lambda d’Al-Qaida au Maghreb Islamique, ce groupuscule entend ainsi garantir un plus grand succès à ses opérations de prise d’otage, qui font désormais partie intégrante de sa stratégie dans la région», analyse cet expert US, auteur de plusieurs articles et essais sur AQMI.
Ayant recensé les actes terroristes d’AQMI dans la région du Sahel, un rapport rendu public par le Centre international des études sur le terrorisme, qui relève de l’Institut de recherche US Potomac, indique que les attaques perpétrées par ce groupe ont connu une augmentation exponentielle de 550 % depuis le 11 septembre 2001.
Les actes d’assassinat et de prises d’otage, revenus au premier plan de l’actualité internationale avec la libération récente de ressortissants espagnols, et la revendication par AQMI de l’enlèvement de cinq Français, d’un Togolais et d’un Malgache travaillant au Niger pour le compte de la compagnie française Areva, «démontrent que sans la mise en œuvre de mesures antiterroristes effectives, la menace de ce groupe terroriste planera à terme sur les Etats Unis et les pays de l’Union européenne», prévient ce document.
AQMI a juré de s’attaquer
aux intérêts américains
Le Coordinateur du Département d’Etat US pour la lutte anti-terroriste, Daniel Benjamin, a, pour sa part, souligné l’«urgence» de tarir les sources de financement d’AQMI, qui a «démontré sa capacité à lever des fonds substantiels par le biais de ses opérations de prise d’otages».
Il a, d’autre part, rappelé qu’Al-Qaeda et ses franchises veulent s’en prendre à l’Europe et aux Etats Unis, d’où, a-t-il dit, «la nécessité de mettre en place une coopération étroite, qui demeure essentielle pour contrer la menace commune à laquelle nous faisons face».
«AQMI, qui a juré de s’attaquer aux intérêts américains, s’est repliée dans les vastes étendues désertiques du Sahara fuyant la pression des forces armées US au Pakistan, en Irak et au Yémen», note, pour sa part, Richard Miniter, un journaliste d’investigation US et auteur de deux bestsellers sur la liste du New York Times, intitulés «Losing Ben Laden» (Perdre Ben Laden) et «Shadow War», (Guerre d’ombre).
Il a tenu à rappeler que ce groupe terroriste avait par le passé nourri des complots visant des bâtiments de guerre US qui croisaient dans le Détroit de Gibraltar, ainsi que l’ambassade des Etats-Unis à Bamako.
«Ils s’entraînent dans le désert dans le but de mener des assauts armés», a-t-il averti, notant que ce groupe s’était déjà attaqué aux armées de la région, notamment celles du Mali, du Niger et de la Mauritanie «dans ce qui s’apparente à des exercices pour s’en prendre plus tard aux intérêts américains», a-t-il mis en garde.
Un contraste flagrant
Richard Miniter, qui a récemment visité les camps de Tindouf à l’invitation des séparatistes, affirme par ailleurs que «pas moins de cinq mille personnes disparaissent dans le désert chaque année (...), soit en regagnant le Maroc, soit en rejoignant les rangs des trafiquants de drogues ou ceux d’Al-Qaeda».
L’expert US fait observer qu’une simple visite des camps de Tindouf et des provinces du sud du Maroc rappelle «le contraste flagrant et douloureux qui existait entre Berlin ouest et Berlin est du temps de la guerre froide». D’une part, explique-t-il, le Maroc, «une monarchie constitutionnelle, avec 30 partis politiques, qui a fourni des efforts soutenus pour promouvoir dans son sud une société prospère et stable, construit de nouveaux ports pour gérer le flux grandissant des transactions commerciales et de nouveaux logements venus supplanter les bidonvilles laissés par les espagnols, outre l’arrivée d’investisseurs étrangers dans le secteur de l’hôtellerie notamment». Et d’autre part, le Polisario qui a érigé le pensée unique en système de gouvernance à la cubaine, qui ne tolère ni multipartisme, ni liberté de la presse, a-t-il fait observer, en mettant au défi les dirigeants des séparatistes de mettre en œuvre leurs promesses vaseuses de démocratisation.


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