Mohamed Tamalt a été achevé pour ses idées. Oui, aussi incroyable, aussi consternant et ignoble soit-il, on meurt encore en Algérie en ce vingt-et-unième siècle avec, pour seul chef d’inculpation, le fait de concevoir les choses autrement que les gouvernants ou le gouvernant en chef. Mohamed Tamalt s’est vu écoper de deux ans de prison ferme pour des publications sur son compte Facebook, qui n’étaient pas du goût du pouvoir en place.
En Algérie, on ne badine pas avec la susceptibilité présidentielle ou gouvernementale, réseaux sociaux ou pas. Et dans un pays qui se veut démocratique (sic), voire progressiste (resic), on a vite fait de qualifier l’écrit, un poème de surcroît, d’« outrage à corps constitué » et, histoire de mieux enfoncer le clou, d’« atteinte à la personne du président ».
Dès son arrestation, le 27 juin dernier, Mohamed Tamalt a observé une grève de la faim à la grande indifférence de ses geôliers et des juges qui ont eu à le condamner, surtout qu’avant de rendre l’âme, le regretté est entré dans un coma de trois mois.
Et comme par miracle, après un black-out total sur son dossier médical, la direction de l’administration pénitentiaire est sortie, après coup, de son silence pour dire, sans coup férir, que le défunt avait bénéficié d’une attention médicale toute particulière, qu’il a eu un AVC et que s’il est enfin mort, c’est bien à cause d’« une infection pulmonaire ». Si ce n’est pas se payer la tête du monde !
Le monde, justement, s’agite autour, bouge, évolue…Vivement donc que ceux qui détiennent les rênes du pouvoir chez nos voisins prennent le train en marche !
Il ne suffit pas de chercher à s’affubler du rôle trop prétentieux de donneur de leçons en matière de droits de l’Homme, et, de plus, à l’égard du Maroc, comme cela a été le cas à maintes reprises aussi bien à Genève qu’à New-York.
Les avancées réalisées par le Royaume, à ce niveau, sont palpables et connues de tous, ce qui n’empêche pas des partis politiques, et autres intervenants et activistes de poursuivre leur lutte pour ne plus rien avoir à envier à des pays où les droits de l’Homme constituent une culture à part entière.
L’autre trop mauvais exemple servi par le voisin est le sort réservé à des centaines de migrants subsahariens, objet d’expulsion sans ménagement et d’autres viles exactions.
Et pendant que l’on expulsait de l’autre côté, de ce côté-ci, les migrants ont eu droit à une bénédiction Royale. SM le Roi a donné le coup d’envoi de la deuxième phase de la régularisation et de l’intégration des personnes en situation irrégulière.
Il ne faut surtout pas y voir quelque rapport de cause à effet. La décision Royale fait partie de toute une stratégie marocaine en faveur de l’Afrique. Les multiples visites à travers plusieurs capitales du continent comme les nombreux projets et conventions en sont une énième preuve, s’il en est besoin.
Enfin, cet extrait du discours Royal est assurément à méditer : « Le Maroc, qui ne s’immisce pas dans la politique intérieure des pays, pas plus qu’il ne suit une politique de division, a bon espoir que toutes les parties réagiront avec toute la sagesse requise et en toute responsabilité à cette décision [concernant la réintégration par le Maroc de l’UA (N.D.L.R)] de manière à faire prévaloir l’unité de l’Afrique et l’intérêt de ses peuples ».
A bon entendeur…