Depuis leur création dans le sud-ouest algérien, au début des années 70, les camps de Tindouf ont accueilli des populations venant de divers horizons faisant de celles originaires des provinces marocaines du Sud une infime minorité dont le nom est exploité par les autorités algériennes qui hébergent, arment et financent les milices du Polisario et les soutiennent dans leurs opérations contre le Maroc. Parmi ces populations, on peut citer des personnes originaires de Mauritanie, en particulier de jeunes cadres que le Polisario exploitait notamment dans le secteur de l’enseignement avant de les accuser de travailler à la solde de services de renseignements étrangers (mauritaniens et français). Ils ont été incarcérés dans des conditions barbares et inhumaines dans les tristement célèbres bagnes de Dhaibiya et Errachid où un grand nombre d’entre eux ont péri sous la torture et les mauvais traitements. Le groupe des Touaregs de l’Azaouad, plus nombreux que les Mauritaniens, était composé de guerriers, essentiellement déserteurs des mouvements armés du nord malien rejoints plus tard par leurs familles. Plus dociles que les Mauritaniens, ils subissent depuis lors le racisme et les remontrances des membres de la direction du Polisario. La troisième communauté est celle des Sahraouis originaires du sud algérien. Ceux-là étaient chez eux en territoire algérien. Et bien qu’ayant des tentes dans des camps près de Rabouni, ils n’y étaient là que lorsque les autorités algériennes le leur ordonnaient pour gonfler les chiffres des séquestrés lors de visites de délégations étrangères. Les membres de la communauté des Touaregs, qu’ils soient de l’Azaouad malien ou du sud algérien de la région de Tamanrasset, continuent de peupler plusieurs camps de Tindouf où ils font l’objet de toute sorte de racisme et d’exclusion. Ce qui les a amenés à s’engager dans le cadre d’un mouvement pour dénoncer cette politique raciste du Polisario. Ils participent à des rassemblements de protestation, et diffusent des témoignages audio à travers les médias et tous les moyens de communication reflétant la marginalisation et l'exclusion dont ils sont victimes. Toujours est-il que les langues des Azawadis des camps de la honte, tout comme celles de l’ensemble des membres des minorités tribales issues de différents pays de la sous-région, se délient et dénoncent l’exclusion raciste, l’oppression et les crimes que leur font subir les sbires de la direction du Polisario.