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Des roquettes endommagent l'aéroport de Kandahar


Libé
Lundi 2 Août 2021

La piste de l'aéroport de Kandahar a été endommagée dansla nuit par desroquettes et tous les vols sont interrompus avec la grande ville du Sud afghan, une des trois capitales provinciales autour desquelleslestalibans ontresserré leur étau ces derniers jours. L'enceinte aéroportuaire de Kandahar etsa seule piste accueillent aussi une base aérienne militaire, essentielle pour le ravitaillement des forces afghanes qui affrontent depuis plusieurs semaines les talibans dans les faubourgs de la ville de 650.000 habitants. Vers 01H00 "la nuit dernière,trois roquettes ont été tirées contre l'aéroport et deux ont endommagé la piste", a déclaré à l'AFP le patron de l'aéroport de Kandahar, Massoud Pashtun, "tous les vols (...) sont suspendus". Il a précisé que les travaux de réparation de la piste étaient en cours. Ces trois derniers mois, les talibans se sont emparés de vastes territoiresruraux, au cours d'une offensive tous azimuts lancée à la faveur du retrait définitif des forces internationales du pays, désormais quasiment achevé. Les forces afghanes, qui n'ont jusqu'ici opposé qu'une faible résistance, ne contrôlent plus pourl'essentiel que les principaux grands axes et les capitales provinciales, dont certaines sont encerclées. Ces dernièressemaines, lesinsurgés ont atteint les faubourgs de Kandahar, berceau de leur mouvement et deuxième ville la plus peuplée du pays après Kaboul, forçant des milliers d'habitants à se réfugier en ville. Les talibans menacent en outre deux autres capitales provinciales: ils se sont fortement rapprochés de Hérat, la troisième ville du pays (600.000 habitants) dans l'Ouest, et sont entrés dans Lashkar Gah (200.000 habitants), capitale de la province du Helmand (Sud), voisine de celle de Kandahar. La chute de Kandahar, dont les talibans avaient fait l'épicentre de leur régime quand ils gouvernaient l'Afghanistan (1996-2001), imposant leur version ultrarigoriste de la loi islamique, serait un désastre pour les autorités afghanes et pour le moral de leurs soldats, déjà sérieusement entamé. Et elle renforcerait les interrogations sur la capacité de l'armée afghane d'empêcher les talibans de s'emparer par la force du pouvoir en Afghanistan. A Hérat, "les combats se sont poursuivisla nuit dernière dans(...) les faubourgs de la ville.Desraids aériens ontstoppé l'avance destalibans", a affirmé dimanche matin à l'AFP Jailani Farhad, porte-parole du gouverneur de la province d'Hérat. Leministère afghan de laDéfense a annoncé l'arrivée de centaines de soldats desforcesspéciales dimanche à Hérat "pour accroître les opérations offensives et anéantir les talibans". Après une accalmie samedimatin, les combats avaientrepris dansl'aprèsmidi pourle troisième jour consécutif dans les districts d'Injil, qui enserre la ville, et de Guzara, à une dizaine de km au sud d'Hérat, notamment à proximité de l'aéroport. Jeudi et vendredi, les insurgés s'étaient déjà approchés deslimites de la ville, autour de laquelle s'étaient déployés forces afghanes et miliciens d'Ismail Khan, puissant chef de guerre local antitaliban, vétéran de la guerre contre l'occupation soviétique (1979-1989). Dimanche, la Mission de l'ONU enAfghanistan (Unama) a "appelé les talibans à enquêter et fournir des réponses au sujet de l'attaque" de ses bureaux à Hérat, visés vendredi par des tirs de lance-roquettes et d'armes à feu. "Les auteurs de cette attaque qui a tué un garde afghan doivent rendre des comptes", ajoute l'Unama, mettant clairement en cause les insurgés et dénonçant "de nouvelles violences samedi à sa base d'Hérat", située près d'un pont théâtre d'intenses combats ces derniers jours. Lesinsurgésse sont ces dernières semaines emparés de plusieurs districts de la province d'Hérat, ainsi que de deux postes-frontières qui y sont situés, celui d'Islam Qala, principal point de passage avec l'Iran, et celui de Torghundi avec le Turkménistan. A Lashkar Gah, "il y a des combats à l'intérieur de la ville et nous avons demandé le déploiement de forces spéciales", a déclaré à l'AFP AtaullahAfghan, chef du conseil provincial du Helmand. Samedi, un petit hôpital privé d'une dizaine de lits de la ville, danslequel destalibans avaienttrouvé refuge, a été largement détruit au cours de combats. "Mes enfants etmoi n'avons pas dormi de la nuit. La ville est dans un état déplorable. Je ne sais pas ce qu'il va se passer", a témoigné à l'AFP Halim Karimi, un habitant de la ville.


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