Réunis à Laâyoune, dans le cadre d’une table ronde, des revenants des camps de Tindouf dont des membres fondateurs du Polisario ont appelé à accélérer l’application de l’autonomie interne des provinces sahariennes marocaines, afin, disent-ils, de mettre fin à l’exploitation de ce dossier par des opportunistes et de permettre aux Sahraouis de béneficier de ce projet.
Lors de son intervention, à cette occasion, Bachir Dkhil, membre fondateur du Polisario et l’un des principaux organisateurs de la table ronde, a rappelé que le Front Polisario était fondé, initialement, pour combattre l’occupation espagnole avant l’intervention des services de renseignements algériens qui ont exercé leur paternalisme sur le tout jeune mouvement. Preuves à l’appui, Bachir Dkhil a confirmé que ce n’est pas pour défendre les intérêts des Sahraouis que les services secrets algériens apportent leur soutien au Polisario; il suffit pour s’en rendre compte de se rappeler la proposition algérienne de partage du Sahara. Proposition à laquelle le Maroc continue de s’opposer. Dans ce cadre, Dkhil estime que la solution du problème du Sahara n’est pas à l’ONU, mais est entre les mains des Sahraouis. Il a également déclaré qu’en politique, la logique doit prévaloir sur le sentiment, rappelant que les péripéties que connaît le dossier du Sahara sont dues, essentiellement au favoritisme de certains groupes et à l’exclusion absolue d’autres. Profitant de l’occasion, Bachir Dkhil s’en est pris à tous ceux qui se proclament défenseurs des droits de l’Homme en leur demandant de défendre les opprimés, où qu’ils se trouvent, loin de toute considération idéologique.
Les autres intervenants, dont un cheikh sahraoui et une parlementaire, ont focalisé leurs allocutions sur le rôle négatif de l’Algérie qui est devenue une mère-poule pour les dirigeants du Polisario qu’elle ne cesse de choyer, non pour l’intérêt des populations sahraouies, mais à des fins que seuls les patrons du DRS ont le secret. Un intervenant a appelé ceux qui, à l’intérieur du Maroc, soutiennent le Polisario à reviser leur position.
La table ronde s’est achevée sur un appel à un dialogue franc et sincère loin de toute considération idéologique ou ethnique.