
Des milliers d’opposants se sont de leur côté de nouveau rassemblés à Istanbul et Ankara en attendant eux aussi le retour du Premier ministre, dont l’attitude pourrait déterminer la suite du mouvement.
Le chef du gouvernement avait quitté lundi la Turquie pour une tournée au Maghreb, en pleine contestation.
Jusqu’ici inflexible face aux troubles, le Premier ministre a donné quelques signes d’apaisement dans un discours prononcé à 02h00 du matin et retransmis en direct à la télévision.
Il a exhorté les Turcs à prendre leurs distances avec les troubles, invité ses partisans à faire preuve de retenue et ne pas se laisser entraîner dans la violence et assuré que les autorités enquêtaient sur les accusations faisant état d’un usage excessif de la force par les forces de police
A Tunis, dernière étape de sa tournée au Maghreb, le chef du gouvernement islamo-conservateur au pouvoir depuis dix ans s’était montré encore inflexible, condamnant la stratégie consistant à «incendier et détruire» et maintenant son projet de réaménagement du parc Gezi, à Istanbul, à l’origine des troubles.
Devant la foule de ses partisans à Istanbul, il est apparu plus conciliant. «Nous n’avons marginalisé la croyance de personne. (...) Nous sommes ensemble la Turquie, nous sommes frères. Nous examinerons tout ce qui est en place en Turquie et à partir de cela, nous prendrons des mesures», a-t-il dit. «Le secret de notre succès n’est pas la tension ni la polarisation», a ajouté Erdogan.
Pour la septième nuit consécutive, des milliers de Stambouliotes se sont réunis aux cris de «Tayyip démission!» place Taksim, qui jouxte le parc Gezi. D’autres entonnaient l’hymne national.
Depuis le début de la contestation, trois personnes ont péri et on dénombre aussi plus de 4.000 blessés dans une dizaine de villes de Turquie.