Comment Benky ose-t-il parler d’une réalité qui le dépasse et d’une région qu’il ignore ?
Alors qu'il évoquait "les efforts insuffisants" du gouvernement pour les droits des handicapés, Abdelilah Benkirane, visiblement ému et la voix tremblante, a versé une larme, avant de prendre le soin de l'essuyer avec un grand mouchoir blanc.
Les larmes de Benkirane ont donc coulé. Cela s’est passé en direct de la Chambre des représentants lors de la séance mensuelle d’interpellation du chef du gouvernement. Message subliminal : on ne pleure pas que dans les chaumières entre gens du peuple. Les chefs de gouvernement aussi, ça pleure, ça renifle et ça sort un mouchoir blanc
Des esprits chagrins ont vite fait de conclure à des larmes de crocodile. Et même si la présence du grand mouchoir blanc que l’on imagine dûment préparé par Nabila pose question, on ne s’autorisera pas à parler de larmes préméditées. Parce que justement le mouchoir blanc était à portée de main. Quant à ceux qui disent que M. Benkirane a la larme facile, ils n’ont rien compris non plus.
En fait notre Benkirane devrait déposer dans l’urgence son brevet d’invention avant que des leaders en mal de campagne ne lui piquent l’invention. Oui, oui, le chef du gouvernement vient d’inventer un nouveau mode de gouvernance : les larmes. Ce n’est pas rien comme invention. Ne pleure pas qui veut. Il n’y a qu’à demander aux acteurs et comédiens les plus doués de leur génération.
Que les mauvaises langues –incapables de pleurer celles-là -retiennent leur venin. M. Benkirane ne pleure pas pour noyer les défaillances de son gouvernement et faire passer la pilule d’un Etat qui dit-il n’a pas les moyens de subvenir aux besoins des personnes handicapées.
Les gourous de la com’ politique n’ont qu’à bien se tenir. Les larmes, comme teasing d’un échec annoncé mais pas assumé.