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Demande d’ouverture d’une enquête sur les Bonnes œuvres du cœur

Plusieurs enfants décédés après avoir été opérés


Nezha Mounir
Mercredi 30 Janvier 2013

Demande d’ouverture d’une enquête sur les Bonnes œuvres du cœur
Une affaire qui risque de provoquer  beaucoup de remous, si les faits s’avèrent vrais.  En effet, le   Centre marocain des droits de l’Homme (CMDH)  a demandé à  Mostapha Ramid,  ministre de la Justice et des Libertés, l’ouverture d’une enquête judiciaire afin de faire la lumière sur les décès «suspects» survenus  au sein de l’association «Les Bonnes œuvres du cœur» à Casablanca.  En effet, des enfants y ont été admis pour être opérés mais  n’en sont jamais sortis vivants. Les parents des victimes sous le choc et livrés à eux-mêmes ont adressé des plaintes au CMDH dans l’espoir de les soutenir dans leurs revendications.  Le Centre a répondu à leur appel. Par ailleurs, le ministre de la Santé est également mis à contribution pour effectuer une enquête administrative. Un courrier a été également adressé dans ce sens à bon nombre de responsables politiques les informant et les interpellant à ce sujet. Mais toutes ces allégations sont fallacieuses, selon l’association.
Dans un rapport rendu public, le CMDH fait part de toute l’affaire. Les faits relatés sont scandalisants et fort inquiétants  d’autant plus que ce sont des enfants qui sont concernés. Le CMDH indique avoir reçu une quinzaine de plaintes provenant de familles d’enfants ayant perdu la vie après avoir été opérés au sein de la clinique relevant de l’Association. Il s’agit de familles démunies aux ressources fort limitées. Pourtant, elles estiment avoir été abusées par des pratiques qui  ne se prêtent ni de près ni de loin  à une quelconque œuvre caritative comme mentionné dans les statuts de ladite Association. Preuve en est, toujours d’après ledit rapport, que  les  parents  ont même dû débourser des sommes substantielles. D’aucuns ont   payé 130.000 DH, d’autres  se sont vu réclamer 50.000 DH,  d’autres encore 60.000 DH;  ils ont dû tous passer un moment donné à la caisse.  Ils n’avaient pas vraiment le choix vu que la vie de leurs enfants était en danger. Consultation, médicaments, analyses sans parler de l’acte chirurgical fatal, toutes les occasions étaient bonnes pour leur faire débourser  un maximum d’argent profitant  ainsi de la faiblesse des victimes. Tous ces actes sont censés être pratiqués à titre gratuit. Pire encore, les parents n’ont, semble-t-il, reçu aucun rapport médical leur expliquant  les circonstances du décès de leur progéniture. Nul doute que des abus ont été commis et du coup, beaucoup de  zones d’ombre planent sur cette affaire.
Comment expliquer cet enchaînement de décès en l’espace de quelques mois (entre juin et octobre 2012)? Est-ce juste un hasard ou  s’agit-il plutôt d’un réel dysfonctionnement? Il y a bien un  coupable. La responsabilité incombe-t-elle à la clinique ou au chirurgien ayant pratiqué la plupart desdites interventions ? Des questions que n’ont pas manqué de se poser les responsables du CMDH afin de connaître les tenants et aboutissants de ce drame.  Il y va de la crédibilité  du travail associatif  et notamment de la médecine humanitaire. Dans leur rapport, les responsables du Centre rappellent bien que ladite Association est reconnue d’utilité publique  et qu’elle reçoit des allocations provenant d’institutions publiques et semi-publiques. De ce fait, elle devrait être soumise aux mesures de contrôle prévues par la loi. Est-ce le cas? D’ailleurs, ils  font part du fait que l’Association croule sous les dettes et qu’elle a de sérieuses difficultés financières qui ont même engendré des procès devant les tribunaux.  Même au niveau des ressources humaines, des dysfonctionnements auraient été relevés.
Quid de la réaction de l’Association face à ces accusations? Elle les rejette en bloc. Contacté par Libé, M. Benjelloun qui travaille au sein de cette Association parle de sabotage voire d’une campagne orchestrée par certaines parties dans le but de ternir l’image de l’Association. A l’en croire, les activités de  cette dernière sont  au-dessus de tout soupçon et  invite de ce fait quiconque à venir s’en assurer.


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