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De la première vague de la Covid à la deuxième

Il n ’ y a qu ’ un pas qu ’il faut se garder de franchir


Hassan Bentaleb
Mercredi 28 Octobre 2020

Depuis l’été, les chiffres se succèdent et se ressemblent : le nombre des personnes infectées par le coronavirus ne cesse d’augmenter de manière inquiétante dans certaines régions. Sommes-nous face à une deuxième vague ? Et faut-il avoir peur ? Pour Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé, nous sommes toujours dans une première vague qui évolue. Si la situation reste alarmante, selon lui, elle est encore maîtrisable au regard des moyens dont dispose actuellement le pays. Des assurances que ne partage pas l’OMS qui a fait dernièrement part de son inquiétude sur le risque de la hausse du nombre de cas en Europe et ses répercutions sur le continent africain. Notamment «au moment même où l’Afrique rouvre ses frontières aux voyageurs d’affaires et aux touristes», a déclaré la directrice de l’OMS pour le continent, Matshidiso Moeti, lors d’une conférence de presse le 16 octobre dernier. Et d’ajouter : «Nous connaissons la connexion très étroite entre l’Afrique et l’Europe et nous savons aussi que l’importation [du virus] dans pratiquement tous les pays d’Afrique s’est faite depuis l’Europe». Une mise en garde qui intervient également au moment où les cas et les décès sont de nouveau en hausse dans les pays qui ont assoupli les restrictions. «Nous sommes réellement à un moment charnière de la pandémie en Afrique. Alors que les courbes de l’épidémie sur le continent avaient connu une tendance à la baisse au cours des trois derniers mois, ce déclin s’est stabilisé», a-t-elle déclaré. Mais faut-il croire ces inquiétudes de l’agence onusienne ? En effet, l’OMS s'était attendue, au départ de la propagation de la Covid-19, à une hécatombe en Afrique. Un pronostic qui s’est révélé faux puisque le continent est resté le moins touché par la pandémie. L’ensemble des Etats de l’Union africaine a enregistré jusqu’ici près de 1,6 million de cas, soit 4,2% du total mondial. Le continent a enregistré 39.000 décès recensés, soit 3,6% du total mondial, alors que l’Afrique compte 17% de la population mondiale. Autre question et non des moindres : qu'est-ce qu'une «deuxième vague» ? Selon Nicolas Martin, producteur de La Méthode scientifique sur la radio France culture, ce terme n’a rien d’évident sur le plan épidémiologique puisque personne ne sait à partir de quel niveau on peut parler d'une «seconde vague». «Lors de l'épidémie de la grippe espagnole en 1918, il y a bien eu une seconde vague qui a été nettement plus meurtrière que la première, mais elle était due à une mutation du virus qui en avait fortement augmenté la létalité, la faisant passer de 0,001 à 3, voire 5%. Pour les épidémies de SRAS ou de MERS, il n'y a pas eu de seconde vague d'une part parce que le taux de contagiosité de ces deux premiers coronavirus n'était pas le même que celui du CoV-2 mais aussi parce que le seuil pandémique n'a jamais été atteint», préciset-il. Même évaluation de la part du Dr Mike Tildesley de l'Université de Warwick qui a déclaré dernièrement à la BBC que le terme «deuxième vague» n’a rien de particulièrement scientifique et que la définition d'une vague reste arbitraire. «Certains décrivent toute hausse comme une deuxième vague, mais il s'agit souvent d'une première vague irrégulière. C'est ce qui se passe dans certains Etats américains. Pour qu'une deuxième vague commence, il faudrait une augmentation soutenue des infections. La Nouvelle-Zélande, qui a eu ses premiers cas après 24 jours sans coronavirus et Pékin qui a fait face à une épidémie après 50 jours sans virus, ne sont pas dans cette situation. Mais certains scientifiques affirment que l'Iran pourrait commencer à remplir les critères pour une deuxième vague», a-t-il expliqué. En effet, face à la pandémie, les différentes régions du monde réagissent différemment. C’est le cas de la Chine qui enregistre moins de cas malgré la mobilité de la population (les citoyens chinois ont effectué, depuis le début d'octobre, 637 millions de voyages en train et vers les sites touristiques durant la «Semaine d'or» - première fête nationale d’une durée d’une semaine depuis janvier) et la reprise de l’économie chinoise qui continue à se renforcer sans confinement. La Chine a ainsi enregistré 710 nouvelles contaminations et aucun décès dû au virus au cours du mois dernier. Une situation qui ressemble à celle dans la région de l’Asie-Pacifique qui a montré une véritable capacité à contenir le virus, permettant un assouplissement substantiel des restrictions. «Taïwan et la Corée du Sud ont également retrouvé leurs niveaux de production et de ventes pré-pandémiques. Les pays industrialisés d'Asie sont désormais en mesure de contribuer à la demande mondiale et les économies de la région se révèlent les mieux placées pour traverser à la fois cette période pré-vaccinale et le déploiement éventuel d'un traitement mondial contre la Covid-19», indiquent certains analystes. 

Le taux de reproduction national se stabilise autour de 1,08

Le taux de reproduction de la Covid-19 au Maroc se stabilise autour de 1,08 et dépasse 1 dans dix régions, a indiqué mardi un responsable du ministère de la Santé. Dans sa présentation du bilan bimensuel relatif à la situation épidémiologique, le chef de division des maladies transmissibles à la direction de l'épidémiologie et de lutte contre les maladies au ministère de la Santé, Abdelkrim Meziane Belfkih, a souligné que toutes les régions du Royaume déploient des efforts et entreprennent des mesures pour faire baisser cet indice à moins de 1. Le Maroc a enregistré "un chiffre record" des cas de contamination dépassant les 4.000 en une seule journée et ce, trois fois successivement, ainsi que 73 cas de décès pour la première fois en 24 heures, a-t-il rappelé. Le nombre de cas de coronavirus enregistrés jusqu'au 26 octobre a atteint 199.745 cas, soit 550 cas en moyenne pour 100.000 habitants, tandis que celui des décès a grimpé pour atteindre 3.373 cas, soit un taux de létalité de 1,7%, a-t-il précisé, ajoutant que le taux de rémission avoisine 83,1% avec 165.922 personnes rétablies. S'agissant des décès, Meziane Belfkih a fait savoir que le taux de décès a augmenté d'environ 50% (de 499 pendant la première phase à 737 durant la troisième phase).


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