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Cet événement d'envergure, organisé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à l'initiative de l’Académie du Royaume du Maroc et de la Saison Bleue, a constitué une occasion privilégiée pour réaffirmer auprès des décideurs publics et des acteurs de l’écosystème, la nécessité d'avancer conjointement vers une économie bleue régénérative et la résilience de l’océan.
La Déclaration de Tanger a ainsi appelé à la mise en place d’un "Hub africain-européen pour l’innovation et le financement", destiné à soutenir l’industrialisation bleue et à favoriser la mobilisation de financements et d’outils d’investissements au service du continent africain.
Elle a également mis l’accent sur l’importance d’une coopération étroite avec les autres espaces continentaux, en particulier avec l’Union européenne, qui a développé des mécanismes politiques de partenariat et de financement entre les deux continents.
Les participants ont, en outre, souligné la nécessité d’instaurer une véritable parité, notamment au sein des postes exécutifs des organisations maritimes africaines, tout en reconnaissant le rôle central de la jeunesse africaine dans cette dynamique.
La Déclaration de Tanger a également appelé à la promotion de techniques de pêche durables, fondées sur l’artisanat local, en vue de concilier les objectifs de sécurité alimentaire avec une gestion responsable des ressources halieutiques.
Elle a, par ailleurs, réaffirmé l’importance de l’Accord de Kunming-Montréal, qui vise à atteindre 30% d’Aires marines protégées (AMP) d’ici 2030, tout en soulignant la nécessité d’accélérer la création de nouvelles AMP, dont les réalisations restent encore en deçà des objectifs fixés.
Dans cette perspective, un réseau africain-méditerranéen-européen de zones marines protégées sera mis en place, afin de renforcer les échanges de capacités et de promouvoir une action transcontinentale coordonnée.
La Déclaration a également insisté sur la mise en place d’outils de financement innovants, dans un contexte marqué par la baisse de l’aide au développement et la montée des niveaux d’endettement du continent, plaidant pour un recours accru au secteur privé, notamment à travers le private equity, ainsi qu’à la mobilisation de l’épargne de la diaspora et au développement de crédits carbone bleus crédibles.
Les participants ont, en outre, mis en avant la nécessité de développer des agences scientifiques collaboratives pour soutenir la recherche fondamentale et appliquée, tout en identifiant des pôles d’excellence scientifique et économique capables de proposer des solutions innovantes et décarbonées face aux défis maritimes.
La Déclaration de Tanger a également souligné l’urgence d’agir à tous les niveaux pour faire face aux effets du changement climatique, à la perte de la biodiversité et à la pollution des océans, qui affectent directement les populations locales, les écosystèmes et les chaînes de valeur mondiales.
Elle a, à cet égard, appelé à la reconnaissance des initiatives multilatérales et juridiques récemment entrées en vigueur, tout en exhortant à de nouvelles ratifications rapides de l’Accord sur la diversité biologique marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale (dit BBNJ), ainsi que de l’Accord Fish-1 relatif à l’interdiction des subventions à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
La Déclaration a également salué le rôle majeur joué par la coalition, déjà rejointe par 40 pays, appelant à une pause de précaution concernant l’exploitation des grands fonds marins.
Les Etats africains ont, à ce titre, été invités à rejoindre le groupe des Ocean Pioneers, qui regroupe actuellement 25 pays ayant à la fois ratifié le traité BBNJ et adhéré à la coalition précitée, marquant ainsi un engagement fort en faveur d’une gouvernance océanique responsable.
La Déclaration a enfin appelé les pays africains à participer, au plus haut niveau politique, à la première COP de la Haute Mer (COP1), prévue au second semestre 2026 au siège des Nations unies à New York, et souligné la nécessité de mettre en œuvre des politiques d’adaptation aux impacts du changement climatique, notamment le recul du trait de côte et la pollution plastique ou pétrolière affectant les écosystèmes littoraux et les stocks halieutiques.
Cet événement de deux jours a marqué le lancement des travaux de réflexion et de rédaction du premier Pacte pour une Afrique bleue durable. Plus de 100 participants, représentant près de 30 pays, ont pris part aux réunions des quatre collèges thématiques chargés de la préparation des travaux du Pacte, à savoir: "Gouvernance, territoires et sécurité maritime", "Sciences et éducation", "Economie et finance bleues" et "Société civile".
Ces groupes de travail poursuivront leurs concertations au cours du premier semestre 2026, en vue de finaliser le Pacte, dont la présentation officielle est prévue lors de la 4ᵉ édition du Blue Africa Summit, programmée à l’automne 2026.